Attestants

Des raisons d’espérer un renouveau de l’Eglise

Avant de partager quelques signes de renouveau de l’Eglise, les organisateurs de ce « Forum des Attestants » m’ont demandé de partager mon expérience vécue dans mon Eglise. L’année dernière, j’ai en effet vécu un changement important dans mon ministère.

Pendant plus de dix ans j’ai été responsable de l’œcuménisme dans l’Eglise évangélique réformée du canton de Vaud.

Pendant cette même période j’ai aussi été président, puis secrétaire exécutif de la Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud. Sur les plans suisse et international j’ai également collaboré plusieurs fois avec la Communauté de travail des Eglises chrétiennes de la Suisse et avec le Conseil œcuménique des Eglises.

C’était une période intense de relations avec beaucoup d’Eglises, de célébrations, de formations œcuméniques, de visites et de voyages œcuméniques.

Un jour, un ami engagé dans le mouvement œcuménique m’a écrit que la vie de l’Eglise est un chemin bordé de couronnes d’épines.

Etant plutôt conciliant de nature, je n’avais pas eu beaucoup de conflits jusqu’alors.  

Mais cela allait bientôt changer.

Suite à des décisions que le synode de mon Eglise a prises sur des questions éthiques et  ecclésiologiques, j’ai appelé les autorités synodales à considérer leurs conséquences sur l’unité de l’Eglise. Unité à la fois interne à mon Eglise et dans les relations avec les autres Eglises.

Ces appels à la vigilance m’ont conduit à me mettre en porte à faux avec le Conseil synodal qui attendait de moi que je sois son « ambassadeur ». Alors que je concevais cette tâche comme celle du « veilleur » (mon cahier de charges la définissait ainsi). Le Conseil synodal m’a alors retiré ce poste, me demandant de chercher un autre ministère dans l’Eglise

En plus de ces tensions concernant la compréhension du ministère du délégué à l’œcuménisme, un conflit de travail a vu le jour.

Cc conflit a finalement conduit le Conseil synodal à me licencier pour le 31 août 2016, après plus de 30 ans de ministère pastoral dans mon Eglise.

Je me suis tout de suite opposé à cette décision et, devant les nombreuses protestations qui ont suivi mon licenciement, le Conseil synodal a finalement présenté des excuses publiques et m’a réhabilité. La grande presse suisse romande a relaté cet épisode douloureux de mon Eglise et de ma vie personnelle.

Qu’ai-je appris à travers cette épreuve de plus de deux ans ?  

 

1. D’abord ma communion avec Jésus crucifié a été vivifiée.

Combien de fois l’ai-je regardé dans ces moments difficiles ?

Lui est resté dans la confiance jusqu’au bout. C’est sa confiance qui m’a inspiré quand l’horizon paraissait bouché.

Lui est resté ferme en étant accusé. C’est sa fermeté qui m’a fortifié quand il fallait mettre des limites.

Lui a été abandonné par les siens mais est resté dans l’amour. C’est sa constance qui m’a soutenu quand les autorités m’ont mis sur la touche.  

Lui a été simple comme une colombe et prudent comme un serpent. Ce sont sa prudence, sa patience et sa simplicité qui m’ont guidé.

Lui a gardé le silence. C’est sa discrétion qui m’a permis de résister à la pression des médias.

Lui a été blessé atrocement dans son corps et surtout son âme. C’est dans ses blessures que j’ai pu mettre les miennes et avancer vers le pardon et la guérison. Chemin sur lequel je continue à marcher !

 

2. Ensuite la communion avec mes frères et sœurs s’est approfondie

Durant le temps qu’a duré ce conflit, j’ai constamment été en relation avec mon groupe du mouvement des Focolari auquel je suis relié et que je rencontre chaque semaine. Je partageais aussi ce qui m’arrivait avec un groupe de partage de ma paroisse qui se réunit chez nous.

Dès le début j’étais aussi soutenu par le comité de l’Association des pasteurs et des diacres (« La Ministérielle ») et ne prenais aucune décision sans l’avoir consulté. Avec ces collègues et d’autres membres de mon Eglise, une forte unité s’est ainsi construite.

Les grappes broyées donnent du vin : mes amis me le rappelaient toujours, en particulier dans les moments de désarroi. Cela me mettait en route, même lorsque la joie semblait perdue.

Je crois que c’est la présence spirituelle du Christ parmi nous qui m’a donné un encouragement et une lumière. Lui qui a traversé toutes les vallées obscures ne tarde pas à nous accompagner dans les nôtres (Psaume 23), lorsque nous l’invoquons en étant unis en son nom.

 

3. J’ai fait l’expérience de la force de la prière

Pour moi, cette situation douloureuse était un appel à la prière. Je me souvenais que c’est dans sa passion que Jésus a prié le plus intensément : « Père, non pas ma volonté, mais la tienne ». Son cri d’abandon sur la croix était une prière qui s’est fait cri. Je sentais aussi que ce n’était pas seulement contre « la chair et le sang » que je devais combattre, mais contre des forces de division. C’est pourquoi j’ai constamment demandé à mes frères et sœurs de prier pour moi et pour ceux qui m’ont fait du mal.

A l’annonce de ma réhabilitation, j’ai reçu tant de témoignages de personnes qui ont rendu grâce. J’ai vraiment été touché par l’engagement de beaucoup dans la prière.

La force de la prière, je l’ai aussi vécue lors d’une retraite où j’ai perçu tout particulièrement l’amour du Seigneur qui m’a puissamment encouragé alors que je vivais une dépression.

C’est la prière qui m’a permis d’être un merle qui chante dans les épines plutôt que de m’apitoyer sur moi-même, ou de juger et critiquer mon Eglise.

 

4. J’ai reçu une promesse de Dieu 

Chaque année depuis bientôt 20 ans je fais une semaine de jeûne dans le cadre d’un groupe. Or au printemps 2014, je cherchais à comprendre la volonté du Seigneur concernant un engagement important dans mon Eglise, celui de me présenter comme candidat à l’élection au Conseil synodal. J’en ai fait un sujet de prière durant cette semaine. J’y ai reçu un encouragement à aller de l’avant (je me suis présenté à l’élection mais n’ai pas été élu !), mais j’ai aussi clairement entendu une voix intérieure me dire « Tu vivras un exode » !

Cette parole toute personnelle m’a habité et accompagné pour traverser cette vallée obscure où j’ai effectivement vécu un « exode ». A chaque fois que l’obscurité m’oppressait, je me mettais à genoux et renouvelais un acte de confiance en Dieu.  

 

5. J’ai été encouragé par la Parole de Dieu

Durant tout ce temps l’Esprit saint a souligné quelques passages des Ecritures qui m’ont accompagné. Le Seigneur, dans sa bonté, me donnait sa Parole pour me soutenir.

Ces versets du Psaume 31 m’ont particulièrement frappé :

Le SEIGNEUR est mon abri, que je ne sois jamais couvert de honte! Tu es fidèle, délivre-moi! Tends l’oreille vers moi, viens vite à mon secours! Sois pour moi le solide rocher qui m’abrite, l’endroit sûr qui peut me sauver. Oui, mon rocher, c’est toi, et tu me protèges avec puissance. Guide-moi et conduis-moi pour montrer ta gloire. Fais-moi sortir du piège qu’ils m’ont tendu, car toi, tu me protèges avec puissance! Je remets ma vie dans tes mains. Tu m’as libéré, SEIGNEUR, toi le Dieu fidèle. (v. 2-6)

Les psaumes m’ont nourri durant ce temps. Dans ces prières que Jésus a priées, je communiais à sa confiance dans l’épreuve.

Deux textes de l’Evangile m’ont en particulier encouragé. D’abord celui où Jésus parle des conflits dans l’Eglise, de l’importance de la prière et du pardon, au chapitre 18 de l’évangile de Matthieu.

Puis un ami m’a dit : « quand je prie pour toi, je pense à ce récit où Jésus est rejeté à Nazareth. Les siens ont essayé de le jeter en bas d’une falaise. Mais « Jésus passa au milieu d’eux et continua son chemin ». Je crois que toi aussi, tu vas passer au milieu d’eux et continuer ton chemin » (Voir Luc 4).

Ces deux textes m’ont d’autant plus inspiré qu’ils ont été l’objet d’une prédication dans deux Eglises différentes à Jérusalem où j’ai vécu la semaine de l’unité des chrétiens, en janvier 2016. L’une, le samedi dans une communauté messianique, l’autre, le dimanche dans l’Eglise réformée d’Ecosse ! C’était une grande surprise ! Le Seigneur me redonnait ces textes pour m’appeler à vivre ce conflit avec lui, dans la prière et le pardon. Il me disait aussi que mon chemin allait continuer, lui qui a vécu le rejet dès le début de son ministère à Nazareth.

Et effectivement, mon chemin a continué puisque je collabore aujourd’hui à deux projets oecuméniques d’envergure: celui d’appeler les responsables des grandes Eglises chrétiennes à se rassembler pour prier ensemble et celui d’appeler les Eglises à préparer ensemble le jubilé des 2’000 ans de la Résurrection du Christ en 2033 (Jesus celebration 2033).

J’ai compris que le Seigneur me voulait ailleurs. Ce ministère œcuménique que j’ai vécu localement, il m’appelle maintenant à le vivre sur un plan beaucoup plus large. Vraiment je peux rendre grâce et dire avec S. Paul : « Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu » !

 

Dix raisons d’espérer un renouveau de l’Eglise.

J’aimerais maintenant, en deuxième partie, vous proposer dix signes qui indiquent un renouveau de l’Eglise, à partir de ma propre expérience. Des signes pour lesquels, il faut la peine de prier et de s’engager. Des signes qui donnent des raisons d’espérer. [1]

 

1. Renouveler notre confiance en l’amour de Dieu

Cette douloureuse expérience a renouvelé en moi la confiance en l’amour de Dieu. C’est son premier fruit, je crois, par la grâce de Dieu.

Je pense en effet qu’un renouveau commence quand on s’ouvre à l’amour de Dieu. Dans notre baptême, comme dans le baptême de Jésus, Dieu nous dit : « Tu es mon enfant bien-aimé. Je mets en toi toute ma joie » ! (Lc 3,22)

Prendre conscience de notre vocation baptismale est le commencement d’un renouveau spirituel personnel, prélude à tout renouveau communautaire. Seules des personnes renouvelées peuvent former des communautés renouvelées.

 

2. Se rendre transparent à la volonté de Dieu

 Plus nous faisons de la volonté du Père notre nourriture, plus nous sommes proches les uns des autres. La volonté de Dieu est un appel à grandir dans l’humilité et la sainteté du Christ. Quand ce désir est présent, c’est un signe du renouveau. (Jn 4,34).

 « Le premier pas vers le renouveau est la repentance », m’a dit Justin Welby, l’archevêque de Canterbury lors d’un atelier sur ce thème, à la dernière assemblée du Conseil œcuménique des Eglises à Busan en Corée.

Je n’ai pas oublié cette parole, quand, sur le chemin conduisant à la création du Rassemblement pour un renouveau réformé, nous avons entendu ce mot « repentance », un vieux mot de la vie spirituelle, souvent mal compris.

Le mot grec est metanoïa et signifie changement de mentalité. La metanoïa, c’est faire tourner les choses autour de Dieu plutôt qu’autour de soi (ce qui s’appelle la paranoïa !). L’appel à la metanoïa, c’est le premier geste de Jésus au début de son ministère.

Alors que nous étions sur le point de fonder cette association, nous avons décidé de prendre le temps de l’écoute de Dieu durant trois retraites spirituelles.

Au cœur de ces rencontres, une heure de silence absolu vécue ensemble dans la chapelle de la communauté de Saint Loup. 

Cette démarche communautaire de repentance a été un des moments les plus forts de ma vie spirituelle.

 

3. Se laisser rejoindre par la Parole de Dieu 

 Sans l’écoute à travers les Ecritures de la voix du Maître, de celui qui est la Parole et la Vérité, pas de renouveau possible !

Celui-ci commence toujours par une attention à la Parole de Dieu. 

Si l’Eglise est « créature de la Parole et de l’Esprit » (creatura Verbi et Spiritus), elle ne peut pas être renouvelée sans la Parole. 

Mais il y a tant de manières différentes de l’interpréter. 

Comment lui permettre de manifester sa force de transformation et de communion? Parmi toutes les approches – souvent complémentaires – j’ai découvert la Lectio divina

À travers des temps d’écoute, de silence, de partage, on donne vraiment place à Jésus parmi nous. 

L’Ecriture doit être lue avec notre intelligence et dans l’invocation de l’Esprit saint. 

J’en fais l’expérience depuis 25 ans, en particulier à travers l’Ecole de la Parole en Suisse romande, qui propose la lectio divina à toutes les Eglises, en lien avec la Société biblique suisse. 

Le goût de lire, méditer et prier ensemble la Parole, dans le partage et l’ouverture du cœur les uns aux autres est un beau signe de renouveau. 

 

 4. Etre proche des blessés de la vie

Quand l’Eglise se fait proche des pauvres et des blessés, elle se renouvelle aussi. Car en eux le Christ l’attend (Mat. 25,41).

En méditant sur Jésus crucifié nous recevons la force et le courage de nous tenir là où Dieu semble absent. En l’aimant nous ne fuirons pas les personnes qui viennent frapper à notre porte et qui vivent de terribles abandons. 

En regardant à Jésus en croix, à son immense amour qui l’a habité jusqu’au bout, nous pouvons devenir des acteurs de miséricorde.

Chaque lundi, dans ma paroisse du Mont sur Lausanne, nous partageons un repas avec des réfugiés. Ce moment a aussi renouvelé nos relations les uns avec les autres. 

 

 

 5. Donner un espace au Ressuscité

L’Eglise vit de la présence de l’Emmanuel, dans l’Esprit saint : « là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux » (Mt 18,21). Un renouveau spirituel commence lorsque nous en prenons vivement conscience.

Le renouveau se signale quand nous pouvons être vrais les uns envers les autres, honnêtes sur nos difficultés et nos échecs, même sur nos erreurs, humbles dans nos relations. C’est ainsi qu’on ouvre la porte au Ressuscité qui s’infiltre au milieu de nous et nous tire en avant.

 

6. Célébrer avec profondeur et beauté

 La célébration eucharistique est le lieu par excellence de la vocation de l’Eglise à la louange.

Le protestantisme a besoin d’un renouveau liturgique. Ce renouveau doit être conjugué à un renouveau de l’art sacré. L’Eglise a besoin d’artistes qui rappellent que notre communion se nourrit non seulement de vérité et de miséricorde, mais aussi de beauté. Elle doit les encourager et leur passer commande.

Quand on s’ouvre à l’action de l’Esprit saint, personne de relation entre le Père et Fils, des relations vraies, profondes et spontanées naissent. Des célébrations participatives donnant place à des charismes divers sont un signe encourageant de renouveau. Dans quelques paroisses de mon Eglise nous avons commencé à vivre des « cultes artistiques » qui les renouvellent.

 

7. Travailler sans cesse à la communion

Depuis plus de cent ans, l’Esprit saint a souligné des appels à la réconciliation et à la communion entre les Eglises. Le mouvement œcuménique moderne n’est pas une mode passagère, mais un courant de l’Esprit avec de multiples expressions. Dieu bénit les artisans d’unité. Quand les Eglises se rapprochent, elles se renouvellent aussi.

Nous le vivons très concrètement en particulier lors des célébrations de la Parole dans la cathédrale de Lausanne qui, chaque premier dimanche soir du mois réunissent les diverses Eglises.  

Les diverses expressions du mouvement œcuménique sont de multiples signes de renouveau. Mais l’œcuménisme a aussi besoin d’être renouvelé, car il peut être guetté par le formalisme ou l’institutionnalisme.

 

8. S’ouvrir à l’Esprit saint

Sans ouverture continuelle à l’Esprit saint, le renouveau risque de tomber dans le fondamentalisme, le légalisme, l’intransigeance et conduire à des ruptures qui laissent des traces très douloureuses et durables.

Je voudrais souligner deux défis que l’Esprit saint, me semble-t-il, lance aujourd’hui. Le premier est celui de créer la communauté fraternelle au sein de la paroisse. En particulier en formant des petits groupes où chacun peut partager sa vie à la lumière de l’Evangile et la confier dans la prière. Des espaces où peuvent se vivre les relations interpersonnelles dans la liberté, où il est possible de porter les fardeaux des uns des autres, dans un monde qui ne cesse de se jeter des pierres.

Que la paroisse devienne une communion de petites communautés et que la célébration dominicale soit l’expression plus large de cette communion, voilà ce qui renouvellera nos Eglises !

De plus, dans l’esprit d’une « ecclésiologie de communion », que toutes les Eglises et cellules de vie d’Eglise soient reliées les unes aux autres, dans une communion fraternelle et une amitié spirituelle qui s’élargit de plus en plus !

La paroisse où j’habite (Le Mont sur Lausanne) a mis l’accent sur la vie communautaire et a été renouvelée grâce aux 25 groupes de partage qui la constituent.

Le deuxième défi est celui des mouvements de spiritualité et des communautés nouvelles que l’Esprit saint suscite dans les diverses Eglises pour les appeler à retrouver la ferveur des premiers chrétiens. Soucieux avant tout des relations fraternelles et d’un témoignage dans les différents domaines de la société, ces mouvements renouvellent les paroisses et les autres lieux d’Eglise. 

Ils sont clairement, à mon sens, un signe des temps. Un autre signe est que ces mouvements cherchent à donner un témoignage commun. Les rencontres d’Ensemble pour l’Europe en sont un bel exemple. En juillet dernier j’ai participé à une inoubliable rencontre à Munich qui rassemblait plus de 300 de ces mouvements venant de toutes les Eglises.

Je veux croire aussi que le Mouvement Attestants est un de ces signes des temps !

 

 9. Découvrir et encourager les charismes

« Un élément essentiel du renouveau de l’Eglise est le renouveau du ministère », affirmait Foi et Constitution (Conférence d’Accra, 1974). Toutefois le renouveau n’est pas seulement la responsabilité des pasteurs, il est la responsabilité de tous. Chacun a reçu un don pour y contribuer. Et c’est une volonté de Dieu qu’il y ait des dons divers.

Dieu n’a pas mis tous les dons en un seul homme, mais plutôt chacun en a reçu une certaine mesure, afin que nous ayons besoin des autres. Afin que nous les mettions en commun et que nous nous entraidions les uns les autres.   

Aujourd’hui, c’est l’heure des laïcs, à l’horloge de l’Eglise. Sans eux un renouveau serait impensable. Un signe du renouveau est leur désir de témoigner de la Bonne Nouvelle du Christ, de la vivre dans leurs domaines d’activités, d’aller à la rencontre de tous, de créer des ponts de convivialité et de dialogue.

 

10. Faire mémoire des témoins de la foi et prier pour l’Eglise persécutée

Dans la tapisserie de l’histoire de l’Eglise, nous découvrons un fil d’or : celui des martyrs et des confesseurs de la foi. Il y a ici un enjeu à souligner pour la conscience protestante, toujours tentée par le repliement sur le contexte actuel et sur l’Eglise locale: celui de l’appartenance à l’Eglise universelle de tous les temps.

Les témoins de la foi sont des modèles pour nous aujourd’hui, car la force de leur témoignage déborde de leur contexte historique ; ils nous centrent sur le cœur de la foi chrétienne : la fidélité à la croix du Christ. Malgré l’épée qui traverse leur cœur, ils restent debout dans l’espérance, comme Marie, la mère du Seigneur, en qui Martin Luther a vu le modèle des martyrs et même le modèle de tout chrétien.

Dès le commencement, la conscience chrétienne reconnait en eux des semences : « Le sang des martyrs est la semence de l’Eglise ».

C’est leur amour du Christ et leur persévérance qui ont renouvelé et élargi l’Eglise. Ils continuent aujourd’hui d’être des sources d’inspiration et de renouveau.  

Je conclus avec cette prière à l’Esprit saint: 

Esprit saint, tu agis continuellement

et tu désires élargir à tous la joie de l’Evangile.

Viens, parle à nos cœurs et libère-les de toute crainte,

Ote tout fardeau pesant sur nos consciences,

Guéris les cœurs déchirés par la haine,

Remplis nos vies de ta tendresse,

Eclaire nos intelligences de ta sagesse,

Redresse ce qui est courbé,

Fortifie ce qui est chancelant,

Réunis ce qui est séparé !

Par ta continuelle action, tu crées l’Eglise,

Communion sans frontières d’amis en Christ.

Sans toi rien ne grandit.

Tu vivifies et renouvelles la communauté.

En toi justice et paix s’embrassent.

Viens-nous baptiser sans cesse en toi !


[1] Voir, plus en détail, mon article : Dix signes d’un renouveau de l’Eglise, Hokhma 110/2016, pp. 45-59 

 


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