Eglise communion

Quel est le plus grand défi de l’Eglise réformée?

Le plus grand défi de l’Eglise réformée dans le canton de Vaud (et sans doute en Suisse et en Europe) est de vivifier sa vie communautaire, à travers la réconciliation.

L’article 3 des Principes constitutifs de l’Eglise évangélique du canton de Vaud déclare que l’Eglise est « une communauté de prière, de partage et d’espérance rassemblée autour du Christ ». Cette phrase résume ma vision de l’Eglise, comme « Communion » et « Peuple de Dieu ». Je crois qu’une « ecclésiologie de communion» vécue autour du Christ appelle une réforme constante de l’Eglise. Les relations sont les plus importantes, car la source de l’Eglise, née à Pentecôte, est la « communion de l’Esprit saint » (Art. 12 des Principes constitutifs)

Ceci dit, je suis reconnaissant du lien de notre Eglise avec l’Etat, qui constitue tout autant un privilège, qu’une grande responsabilité pour « collaborer au bien de tous ».   

Le plus grand défi de notre Eglise est de vivifier sa vie communautaire. Chercher à recréer la communauté dans l’Eglise, particulièrement dans les paroisses qui constituent sa base. Là où les mailles ont lâché, où les relations se sont effritées, il s’agit de régénérer un tissu communautaire.

Notre Église a été éprouvée par de fortes tensions et des oppositions sur des sujets très sensibles. Beaucoup ont pris une distance critique à l’égard de notre institution.

Force est de constater que de nombreuses personnes ont été blessées. Et qu’avant toute planification, il importera de commencer par soigner les plaies encore ouvertes.

Cela m’attriste de constater un affaiblissement croissant de notre tissu communautaire.

Par conséquent c’est de réconciliation que notre Eglise a besoin. Retrouver une relation amicale avec celles et ceux qui sont à la base de notre Eglise. Nouer des relations de confiance et de cordialité avec l’ensemble de ses ministres. Surmonter une diversité juxtaposée, voire en conflit, pour chercher une diversité réconciliée.

C’est la raison pour laquelle, j’ai appelé à un renouveau spirituel par l’écoute, la prière et la réconciliation.

Oui nous avons besoin d’une diversité réconciliée pour que l’Eglise réalise sa mission confiée par le Christ « auprès de tous et sans discrimination » (Art. 5 des Principes constitutifs). Pour garder et nourrir la confiance que l’Etat nous accorde. Pour dynamiser la réflexion et l’action dans l’évangélisation. Pour appeler des jeunes au ministère… Pour vivre tout cela, nous avons besoin d’insuffler au cœur de l’Eglise un commun désir de réconciliation.

Mais se réconcilier ne signifie pas que nous soyons d’accord sur tout : la réconciliation implique aussi de «  trouver des manières d’être en désaccord – peut-être passionnément – mais en même temps nous aimer profondément les uns les autres et être profondément engagés les uns envers les autres ». (Justin Welby)

Martin Hoegger


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