2018 04 01 08.28.06

Quelques questions sur la résurrection de Jésus.

L’agence Protestinfo m’a posé quelques questions sur le sens de la résurrection, en particulier sur celle de la résurrection physique de Jésus qui semble déranger un certain nombre de théologiens. (Voir l’article de Sylvie Sprenger). Ci-dessous mes réponses à toutes ses questions.

 

Selon un récent sondage en Suisse romande, seulement 23% des réformés et 37% des catholiques croient en «la résurrection physique de Jésus-Christ ». Quel commentaire vous inspire spontanément ce résultat ?

 Pourquoi dites-vous « seulement » 23% des réformés et 37% des catholiques ? Si on garde à l’esprit qu’entre 3 à 5% sont pratiquants, cela représente beaucoup de chrétiens ! Où sont-ils ? Pourquoi ne se joignent-ils pas à une communauté ? Comment les rejoindre pour que la joie de la salutation pascale soit partagée par tous : « Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité » !

 

Quelle est pour vous l’importance de cet événement dans la foi chrétienne ?

Avec l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ et sa mort expiatoire, la résurrection du Christ constitue le troisième pilier de la foi chrétienne. Le quatrième est l’envoi de l’Esprit saint qui crée l’Église et la conduit. Tout est l’œuvre de Dieu, Père, Fils et Saint Esprit: la Trinité est le cinquième pilier. La résurrection de Jésus est une anticipation de la résurrection des morts à la fin des temps. Avec elle la fin des temps est inaugurée. Sans elle, on vide la foi chrétienne de sa substance.

 

Est-il possible, selon vous, de se revendiquer chrétien sans croire en la résurrection ? Le christianisme fait-il encore sens au dehors de cette croyance ?

Cette question touche à la définition de l’identité chrétienne. Dans le Symbole des apôtres, qui est une synthèse des Écritures, la résurrection de Jésus-Christ en fait clairement partie : il a été « crucifié sous Ponce Pilate, mort…Le troisième jour il est ressuscité des morts ». Peut-on définir notre identité chrétienne sans la résurrection de Jésus ? Je ne le pense pas. Cela serait un christianisme tronqué. Paul le dit clairement : « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine ».

 

La question de la résurrection physique du Christ semble déranger un certain nombre de théologiens. Comment le comprenez-vous ?

Déjà pour les Athéniens à qui Paul l’annonçait, la résurrection de Jésus apparaissait comme une folie pour la raison. Quand aujourd’hui des théologiens affirment que la résurrection est à comprendre de manière symbolique, ils montrent qu’ils sont pris dans les filets du rationalisme, si répandu aujourd’hui.

Toutefois la résurrection de Jésus n’est pas seulement un symbole de renouveau, ni une résilience, mais une œuvre de Dieu. Alors que tout semblait fini et perdu, l’Esprit saint ressuscite le corps du Fils qui a assumé notre nature humaine jusqu’à la mort. Cette oeuvre de Dieu se réalise dans l’espace-temps: « Il est ressuscité au troisième jour »: ce jour se situe dans notre temps. A Jérusalem: cette ville se trouve dans un lieu précis. Et les apôtres ont touché le corps ressuscité de Jésus, même si celui-ci ne meurt plus.

Dieu ouvre toujours devant nous des chemins neufs. Alors que les disciples apeurés s’étaient barricadés, « Jésus se tient au milieu d’eux et leur dit : « la paix soit avec vous »

Cette année, nous vivrons Pâques de manière semblable, confinés dans nos maisons par peur du Coronavirus ! Mais ayons foi que le Ressuscité nous rejoindra et soufflera sur nous l’Esprit qui donne paix, joie et pardon !

 

Pourquoi avoir lancé ce grand événement en 2033, et où en est le projet ?

2000 ans depuis la résurrection de Jésus, cela se fête, et cela se fête ensemble ! L’initiative Jésus Célébration 2033 invite toutes les Églises du monde entier à y réfléchir et à préparer ensemble ce grand Jubilé. A ce jour nous avons visité plus de 35 pays et les responsables de la plupart des communions d’Églises.

Toutefois le sens de ce jubilé n’est pas de fêter un événement du passé, mais de célébrer Jésus ressuscité qui promet sa présence parmi nous, le Vivant qui nous transforme et change nos relations si on lui donne notre confiance.

En ce sens le chemin vers 2033 est tout aussi important que l’événement des 2000 ans. En cette année-là, mon rêve est que chaque personne entende dans sa propre langue maternelle la salutation pascale : « Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité » ! Et il y a plus de 6’500 langues !

D’ici 2033, nous désirons inviter les chrétiens à marcher sur le Chemin d’Emmaüs. Pourquoi ne viendriez-vous pas vivre avec nous Pâques à Jérusalem et marcher sur ce chemin de résurrection par excellence, en 2021. Voir ici

PS : sur mon site internet, j’ai une page avec plusieurs articles sur le sens de la résurrection du Christ

Sur le thème de la résurrection physique de Jésus, voir cet article de Christophe Desplanques


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