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Transformation du regard (Matthieu 11,1-15)

Quelle image avons-nous de Jésus ?

« Qui dites-vous que je suis », demande-t-il à ses disciples ?

L’Evangile nous appelle toujours à transformer notre regard sur lui.

 Jean avait annoncé la venue d’un Messie qui apporte le jugement avec l’image du moissonneur qui sépare le grain de la bale : « il a sa pelle à vanner à la main et il va nettoyer son aire et recueillir son blé dans le grenier, mais la bale, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas » (Mat 3,12).

Mais Jésus est venu « doux et humble de cœur », ému de compassion devant la souffrance de son peuple.

Jean est en prison. Bientôt il sera exécuté. Le mal continue…le Messie vainqueur du mal semble bien loin…

Alors qui est-il, se demande Jean ? « Es-tu celui qui doit venir », une expression qui désigne le Messie dans plusieurs textes de l’Ancien Testament ?

Jean a un doute. Jésus n’est-il qu’un prophète ? Doit-il en attendre un autre ?

Une question qui reste décisive jusqu’à ce jour ! Si Jean, qui était si proche de Jésus, se pose cette question, on peut comprendre, a fortiori, que beaucoup aujourd’hui se posent des questions sur le Fils de l’Homme !

Si Jean a eu besoin d’une transformation de son regard, à combien plus forte raison en avons-nous aussi besoin !

Jésus est-il le révélateur définitif de la Parole divine ?

Comment croire que cet homme qui finit lamentablement sur une croix est le Sauveur ?

Pour Paul, c’est clair ; il ne peut y avoir d’autre révélation après Jésus : « Si quelqu’un, même nous ou un ange du ciel, vous annonçait un Evangile différent de celui que nous vous avons annoncé, que Dieu le rejette » ! (Galates 1,8)

C’est le point principal de la foi chrétienne !

 

On reconnaît l’arbre à ses fruits.

La réponse de Jésus est dans le registre : « on reconnaît l’arbre à ses fruits ».

Les fruits de l’action de Jésus sont lus à la lumière du prophète Esaïe qui annonçait les signes des temps messianiques : les morts qui ressuscitent (26,19), les aveugles, les sourds, les boiteux qui sont guéris (35,5-6).

Plus importante que les guérisons, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. C’est le contenu de la prédication de Jésus à Nazareth (Luc 4,18-19).

« Heureux les pauvres » : ce sont les premiers mots de sa prédication.

Le Royaume vient quand Jésus accueille les pauvres et les sert.

De même aujourd’hui, comment vient le Royaume de Dieu ?

Quand nous servons les autres de manière désintéressée !

Les signes du Royaume sont là…mais ce n’est pas le feu qui descend du ciel sur les impies, comme le Baptiste l’attendait. Le Royaume ne vient pas à frapper le regard.

Il est en nous, au milieu de nous. Il est Jésus, le Verbe incarné, Dieu caché dans le charpentier de Nazareth.

Dieu caché dans nos gestes d’amitié, de pardon et de réconciliation.

 

La béatitude fondamentale 

La conclusion de Jésus est provocatrice : « Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi » !

C’est une béatitude. La plus fondamentale ! Elle vient avant toutes les autres : « Heureux les pauvres, les doux, les justes, les miséricordieux, ceux qui pleurent, ceux qui font la paix »…

Elle invite à mettre Jésus en premier dans notre vie.

Elle appelle à le choisir avant toute autre chose et à ne nous laisser dominer par rien. Donc à couper tout ce qui risque de nous séparer de lui ! Couper pour mieux l’aimer et, en lui, chaque prochain qu’il met sur nos chemins.

Jésus nous pose la question fondamentale : comment est-ce que je me situe par rapport à lui, « Celui qui doit venir » ?

Alors pour être guéris de nos cécités, libérés de nos enfermements et relevés de nos chutes, venons à lui et disons-lui : « Oui, tu es celui qui doit venir ! Et il n’y en a pas d’autre. Je mets ma confiance en toi » !

 

 


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