Chorale kimbanguiste reduit

Les migrants universalisent notre louange. Psaume 148

Le psaume 148 est une louange universelle. Chaque culte devrait commencer avec ce sens de l’universalité, mais quand nous le vivons avec des frères et sœurs de différents pays, cela nous est peut-être donné d’en prendre conscience plus concrètement.

Ce psaume a deux parties : V. 1-6, un appel à louer Dieu depuis les cieux ; v. 7-14 un appel à louer Dieu depuis la terre.

V. 1-6 Dieu bénit la création sans condition, y compris les êtres les plus lointains dans les cieux. Dans l’Ancien testament, il y a deux grandes action de Dieu : il bénit sa création et il sauve son peuple. Tout commence avec l’émerveillement de ne pas être seuls. Je loue Dieu parce que sa création est bonne, qu’il est bon que les êtres soient là. Je le loue parce que tout m’est donné, gratuitement, de manière surabondante.

V. 7-12. Ces versets énumèrent les créations terrestres des plus lointaines aux plus proches, des plus hautes aux plus basses, des plus importants aux plus humbles, des rois de la terre aux enfants. Tous sont appelés à glorifier Dieu. Et glorifier Dieu, c’est dire aux être qui sont à mes côtés, qu’ils soient : il est bon que tu sois là.

V. 13-14 La fin du psaume invite les fidèles à louer le nom du Seigneur. Il est question du nom révélé au peuple, à savoir « Je suis avec toi », que Jésus reprendra, en tant qu’Emmanuel, Dieu avec nous. Dieu est proche de son peuple, il au milieu de lui pour lui donner force et fierté. Si toutes les créatures sont tournées vers Dieu, depuis les galaxies immenses jusqu’à l’enfant si fragile, seuls les fidèles louent explicitement le nom du Seigneur et le connaissent dans sa proximité et sa tendresse.
Durant le culte, tous les murs s’effondrent, le ciel et la terre se réunissent et le Dieu des lointains et des proches est présent. Tout le cosmos avec toute l’humanité est là et chante avec le peuple de Dieu.
Nos cultes devraient redonner cette envergure cosmique, en commençant par la louange universelle.

Signes de catholicité
Or, nos frères et sœurs migrants avec qui je peux chanter le Christ me donnent l’occasion d’élargir ma louange, de l’universaliser, de donner des signes de catholicité dans notre monde. Des signes de vraie catholicité dans le respect des diversités, l’échange des dons, dans un monde qui s’unifie techniquement, mais qui se balkanise spirituellement et culturellement. La mondialisation est une fausse catholicité.
Quand je chante dans une autre langue, avec à mes côtés un ivoirien, un libanais ou un chinois, et qu’après le culte nous nous rencontrons dans le désir de mieux nous connaître, alors je peux être sûr que le Christ s’est infiltré au milieu de nous.
Et comme Jésus ne peux être divisé, c’est le Christ total, qui est là et qui nous appelle à une communion totale, car il contient en lui toute la terre avec toute l’humanité et tout le ciel avec tous les anges et les saints.
Chaque culte est un appel : après avoir chanté et partagé la paix autour de la Table, nous sommes appelés à être conséquents, à réaliser cette communion, qui nous est offerte à chaque fois que deux ou trois se réunissent en son nom. Chaque frère et sœur sur mon chemin me donnent l’occasion de vivre une proximité de Jésus.

Ce désir de communion, avec Dieu et l’Eglise, D. Bonhoeffer, l’a exprimé dans un beau texte écrit dans sa prison. Texte que j’ai transformé en prière :

Seigneur, je suis seul, il n’y a personne à qui je puisse vider mon cœur.
Alors je le fais devant moi et devant toi.
Il est bon de vider son cœur dans la solitude et de ne pas ravaler son chagrin.
Mais plus je suis seul, plus j’ai le désir d’être en communion avec d’autres chrétiens,
De célébrer ensemble le culte, de rendre grâce et de faire la fête ensemble.
Je me rappelle de cette communion et en moi grandit l’amour que je lui porte.
Quand je crie à toi, Dieu, je crie à Jésus-Christ.
Quand je crie à toi, Jésus-Christ, je crie à l’Eglise.
Dieu, Saint-Esprit, offre-moi des frères avec lesquels je sois en communion dans la foi et la prière,
Avec lesquels je puisse porter tous les fardeaux qui me sont imposés.
Ramène-moi dans ton Eglise, vers ta Parole et vers ta Sainte Cène.


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