biche eau

« Mon âme a soif du Dieu vivant »!

« Comme une biche soupire après des cours d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, Ô Dieu ! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Quand donc pourrai-je me présenter devant Dieu ? » (Ps 42,3)

Mon âme a soif du Dieu vivant ! Ce cri est celui du pèlerin qui a fait une longue marche pour monter à Jérusalem et entrer dans le Temple pour rencontrer Dieu.

Hier c’était jour de fête à Jérusalem : la restauration du Saint Sépulcre, le lieu de pèlerinage le plus visité de la chrétienté, est terminée. Les responsables des différentes Eglises étaient rassemblés pour dire leur reconnaissance. Il est beau de les voir ensemble avec le sourire dans une célébration d’unité !
Le peuple de Dieu recommence à faire la queue pour entrer dans cet endroit étonnant. Parmi les premiers à le visiter : des musulmans du Sri Lanka qui viennent chaque année à Jérusalem !
Mon âme a soif du Dieu vivant ! Le sens même du pèlerinage est de se mettre en route pour rencontrer Dieu. Puisque nous sommes créés à son image, il a mis en nous ce désir de le rencontrer. Il a creusé en nous une soif qui ne s’étanche que dans la communion avec Lui.
En dehors de cette communion notre cœur reste inquiet ou cherche à rassasier sa soif avec des artifices : soif de pouvoir, soif de posséder, soif de plaisirs, soif de sensations. Des soifs qui ne font que creuser encore plus notre désir, sans jamais parvenir à l’assouvir. Jésus le dit clairement : « Gardez-vous avec soin de toute soif de posséder, car la vie d’un home ne dépend pas de ses biens, même s’il est dans l’abondance » (Luc 12,15)

 

« J’ai soif »!

C’est pour assouvir nos soifs que Dieu a envoyé son Fils. En devenant un homme il les a toutes partagées. Non seulement les soifs physiques, mais surtout les soifs spirituelles. « Donne-moi à boire ! » dit-il à une femme de Samarie.
Dans sa passion Jésus est l’assoiffé des Psaumes : « L’insulte me brise le cœur, et je suis anéanti ; j’attends de la pitié, mais il n’y en a pas…Ils mettent du poison dans ma nourriture, et pour apaiser ma soif ils me donnent du vinaigre » (Ps 69,21s)
Chaque fois que je vais à Jérusalem, je prends un temps de prière au Golgotha, en mettant ma tête dans le lieu traditionnel où la croix de Jésus a été plantée, à quelques mètres du Saint Sépulcre.
Là je me souviens qu’il a crié « j’ai soif » !

Ce n’est pas seulement la langue qui colle à son palais desséché qui le fait crier ainsi, mais surtout son désir de communion. Jésus a soif de relations avec son Père, soif de relations vraies avec nous. Il a soif que l’humanité entière entre dans cette relation vivante avec son Père.
Jésus est assoiffé de la Parole de Dieu : « La révélation de tes paroles éclaire…J’ouvre la bouche et je soupire, car j’ai soif de tes commandements » (Ps 119,130s).
Jésus a soif de fraternité : « J’ai eu soif et vous m’avez donné à boire…tout ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,35).
Jésus a soif de justice : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice » (Mt 5,6) Les Béatitudes font son portrait.

 

Une source qui crie « j’ai soif » !

Jésus sait que notre coeur est une source qui crie « j’ai soif » !
Par sa résurrection, il peut maintenant nous dire : « Vous tous qui avez soif, venez vers l’eau, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait sans argent, sans rien payer ! » (Es. 55,1)
Et encore : « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif » (Jean 4,14)
Et aussi : « Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim et celui qui croit en moi n’aura jamais soif » (Jean 6,35)…« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive » ! (Jean 7,37)
Jésus est le seul qui a le droit de dire cela, car il a connu l’abîme de la soif de l’esprit dans son abandon. Il est le seul qui connaît vraiment la sécheresse de nos cœurs, car le sien a été transpercé et vidé.
« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi ! » Il nous le dit à Jérusalem, au Saint Sépulcre, certes…même si pour un protestant il faut faire un petit effort pour ne pas être distrait par la religiosité du lieu.
Il nous le dit quand nous sommes réunis pour partager le pain et le vin. Jérusalem, c’est partout où son repas est célébré.
Il nous le dit quand deux ou trois sont réunis en son nom (Mat 18,21).
« Que celui qui entend dise : « Viens » ! Que celui qui a soif vienne ! Que celui qui veut de l’eau de la vie la prenne gratuitement ! (Apoc 22,17)

Prière
Ton désir, Seigneur, est de nous rassasier,
Non seulement nous, mais l’humanité entière.
Comment est-ce possible ?
Tant de personnes sont dans le dénuement.
Tant d’autres dans le trop-plein.
Alors, montre-moi le chemin du rassasiement !
Comment veux-tu remplir ma coupe chaque jour ?

Tu as eu aussi faim et soif.
Une de tes dernières paroles était : «J’ai soif » !
Comment calmer ta faim et ta soif
Dans tous les affamés que je rencontre ?
Comment aussi donner soif de ta Parole
A ceux qui pensent être rassasiés ?
Que dans chaque rencontre, mon cœur se remplisse de toi,
A travers ta Parole, ton pain et ton vin
Et la prière du cœur où tu habites !


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