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Le plus petit est l’Eglise !

Selon l’apôtre Paul les parties les plus honorées de notre corps ne sont pas celles que nous imaginons. Ce n’est pas la tête qui le dirige, ni les mains qui servent à construire, ni les pieds par lesquels nous nous déplaçons, ni les yeux ou les oreilles avec lesquels nous voyons ou entendons.

Non, les parties les plus importantes de notre corps sont celles que nous ne pouvons pas montrer. « Les parties de notre corps que nous jugeons les moins respectables, nous les respectons davantage. Ainsi, les parties qu’on ne doit pas voir, nous nous en occupons avec plus de soin. » (1 Corinthiens 12,23)

Pourquoi Paul utilise-t-il cette comparaison du corps humain ? Pour nous faire comprendre en quoi consiste l’Eglise, le « mystère de l’Eglise » ! Quand nous disons : « nous croyons en l’Eglise une et sainte et en la communion des saints », ce n’est pas une simple affirmation humaine, mais la confession d’un mystère que seul l’Esprit saint peut nous faire comprendre.

Et quel est ce mystère qui doit nous être révélé ?

C’est que le cœur de l’Eglise n’est pas son organisation, ni ses pasteurs, ni ses autorités, ni même son culte et ses prières. Le vrai centre de l’Eglise sont ceux qui sont cachés parmi nous, les plus faibles, les plus pauvres, les plus malades, les petits enfants, les handicapés, ceux qui ont une maladie incurable et qui souffrent beaucoup, les affamés et les mendiants.

Le cœur de l’Eglise c’est aussi quand je reconnais ma propre faiblesse, mon besoin d’être guéri, pardonné, libéré. Par conséquent, je me tourne vers Jésus Christ pour tout recevoir de lui.

J’ai un peu mieux compris ce mystère qui constitue l’Eglise suite à la naissance de mon petit fils Raphaël, la semaine dernière. Pendant trois mois ma fille cadette a dû rester couchée sinon elle risquait de le perdre. Elle a pris soin avec infinement de délicatesse de cette petite vie très fragile. Elle a mis ce petit enfant qu’elle portait en elle au cœur de toutes ses activités. Elle décidait et agissait en fonction de cet être si fragile. Son accouchement a été une délivrance. La joie de la présence de Raphaël lui a déjà fait oublier l’épreuve de ces trois mois.

Ainsi en est-il de l’Eglise. Sa vocation est d’engendrer le Christ au milieu de nous. Mais elle ne peut lui donner naissance que si le plus petit parmi nous est honoré, défendu, accompagné.

Prendre soin des plus faibles et des plus pauvres, ce n’est pas seulement de la charité chrétienne. C’est bien plus ! C’est l’essence même de l’Eglise, comme corps du Christ.

Le plus faible ne fait pas partie de l’Eglise ; le plus petit est l’Eglise !

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25,40)

Tu me dis que tu m’attends dans les plus petits de tes frères. 2016 10 31 18.56.03

Alors pourquoi est-ce que je passe devant eux sans te rencontrer ?

Pourquoi suis-je si aveugle pour ne pas te voir ?

Pourquoi suis-je si sourd pour ne pas t’entendre ?

Pourquoi suis-je si replié sur moi pour ne pas m’élever vers toi ?

Pourquoi suis-je si hautain pour ne pas m’abaisser vers toi ?

Pourquoi suis-je si riche pour ne pas partager avec toi ?

Pourquoi suis-je si tranquille pour ne pas me laisser déranger par toi ?

Fais-moi comprendre le mystère de ta présence cachée dans les plus fragiles !

Ils sont en marge de la société, mais au cœur de ton Eglise !

Ils sont les membres les plus faibles de ton Corps, mais ceux que tu aimes le plus !

Libère-moi, guéris-moi et transforme-moi

pour que je les honore comme tu les honores !


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