Avec Mgr Hilarion Alfeyev, président du Département des relations extérieures de l’Eglise orthodoxe russe

En Marche vers 2033. Chroniques de Moscou II. Eglise orthodoxe : la résurrection au cœur de la vie.

Olivier Fleury et Martin Hoegger avec Mgr Hilarion Alfeyev, président du Département des relations extérieures de l’Eglise orthodoxe russeLa résurrection est au cœur de la spiritualité et du culte orthodoxes. La délégation de JC2033 a rencontré quelques acteurs importants de l’Eglise orthodoxe russe durant son séjour moscovite.

La Transfiguration, « la Pâques de l’été » est une des grandes fêtes de l’Eglise orthodoxe. Comme fête mobile, elle tombe cette année le 19 août. Avec notre interprète Natacha nous nous rendons dans une des cathédrales de Moscou consacrée, justement, au Christ transfiguré.

 Avant la « divine Liturgie », nous avons un important rendez-vous avec Mgr Hilarion Alfeyev, métropolite de Volokolamsk et président du Département des relations extérieures de l’Eglise orthodoxe russe, afin de lui présenter la vision de JC2033.

« J’ai déjà pensé à cela. Oui, il faut faire quelque chose pour cet anniversaire. Je le vois avant tout comme une possibilité missionnaire : faire connaître la résurrection en dehors de l’Eglise », nous dit-il d’emblée après nous avoir écoutés et en insistant sur le fait que la résurrection est au cœur de la vie spirituelle et liturgique de l’Eglise orthodoxe.

Ce qui lui tient particulièrement à cœur est que les Evangiles soient davantage lus dans son Eglise, comme ils le sont dans le protestantisme. A la fin de notre rencontre, il nous montre les six volumes sur la vie de Jésus qu’il a publiés récemment et qui ont été préfacés par le pape Benoît 16.

Il nous assure de sa prière et nous accompagne à la cathédrale pour la liturgie de la transfiguration. A la fin de la célébration il réfléchit sur le sens de cette fête : « Nous n’avons pas la vie en nous mais nous ne pouvons que refléter la vie divine du Christ, comme la lune reflète la lumière du soleil. Il nous ouvre le chemin vers la vraie lumière. Il nous demande juste de ne pas fermer les yeux mais de recevoir sa lumière. Demandons lui de garder nos yeux et oreilles spirituels ouverts » !

 

Fraternité de la Transfiguration 

Larissa Musina P. GeorgyDe gauche à droite: Olivier Fleury, Larissa Musina, P. Georgy Kochetkov et Martin HoeggerL’après-midi nous rejoignons la grande rencontre de la Fraternité de la Transfiguration dans le Parc Sokolniki, où près deux mille personnes se rassemblent chaque année à l’occasion cette fête.

Dmitry Gasak, le président de ce grand mouvement dans l’Eglise orthodoxe russe fait le lien entre la Transfiguration du Christ, celle de l’univers et celle de nos relations, afin que nous puissions dès maintenant « Vivre ensemble ». Ces deux derniers mots indiquent le thème de cette rencontre.

Le Père Georgy Kochetkov, fondateur et père spirituel de cette fraternité nous accueille avec un large sourire et le « baiser de paix ».  « Ce jour nous donne joie, espérance et force dans nos cœurs. Soyons porteurs de l’amour de Dieu », dit-il en conclusion.

Deux jours plus tard, nous les rencontrons plus personnellement dans un centre dans la campagne moscovite. « C’est une idée formidable, car les chrétiens ne peuvent trouver leur unité que dans le Christ. Lui seul nous donne une langue commune. Il faut revenir à lui, car nous nous sommes éloignés de sa simplicité », s’exclame-t-il en découvrant JC2033.

D. Gazak souligne également l’importance de l’unité : pour la susciter il ne faut pas regarder vers le passé mais vers le Christ. « La perspective de 2033 me fait réfléchir. Nous ne sommes pas habitués à planifier autant car il y a tant d’obstacles. Elle est importante car elle est fondée sur la foi. Ayons confiance et travaillons dans l’amour pour un témoignage mondial »

Le P. Georgy cherche aussi la communion avec les autres mouvements. C’est d’ailleurs dans le cadre d’Ensemble pour l’Europe que je l’ai rencontré la première fois. « Que Dieu mette beaucoup de mouvements sur votre chemin ! C’est ma prière. Ceux-ci nous tirent de la routine qui rend difficile de fêter et de comprendre la résurrection ».

Aujourd’hui le peuple n’a plus confiance. Il est très difficile d’unir les gens en Christ. Les jeunes sont séparés de la foi. Il faut tout recommencer dès le début. Bien qu’officiellement une grande majorité des russes se considère orthodoxe, leur vie se construit sur d’autres bases.

« Votre initiative est vraiment bonne. Elle donne de l’encouragement. Nous allons prier pour vous. Que Dieu vous aide ! Nous sommes vos amis », nous dit-il en prenant congé de nous.  

 

Héritiers spirituels du Père Alexander Men

G. Guaita et O. Fleury dans leglise de Saints Come et DamienG. Guaita et O. Fleury dans l’église de Saints Come et DamienA la paroisse des Saints Côme et Damien, nous rencontrons le Père Ioann (ou Giovanni) Guaita, recteur de cette paroisse grouillante de vie qui transmet l’héritage d’Alexandre Men, grande figure de l’Eglise orthodoxe, assassiné en 1990. C’est la dimension de l’unité chrétienne qui lui plaît dans notre projet :

C’est la dimension de l’unité chrétienne qui lui plaît dans notre projet : « Une des dernières prières de Jésus à son Père avant sa passion est que tous soient un. Jésus n’a pas seulement prié pour les apôtres, mais pour ceux qui croiront en ses paroles, donc pour tous les chrétiens. Je pense qu’il est très important d’apprendre à être ensemble, alors que nous nous approchons des deux milles ans de la mort et de la résurrection de Jésus. Cette initiative me semble donc être utile pour que les chrétiens des diverses Eglises réfléchissent à comment être ensemble ».

« Alexander Men, je le considère comme mon père. Il a inspiré beaucoup de gens. Ses enfants spirituels font partie notre personnel », nous dit aussi Alexei Bodrov, directeur de l’Institut théologique Saint André.

Cet institut, pont entre l’Est et l’Ouest, organise des colloques et des séminaires, particulièrement en été où des étudiants orthodoxes, catholiques et protestants vivent et étudient ensemble : « des miracles ont lieu. Leurs réponses indiquent que les vies se transforment », nous dit-il.

Concernant la vision de JC2033, il souligne également la nécessité de l’évangélisation. Seulement 3% de la population participe à la liturgie de Pâques dans l’Eglise orthodoxe. Peut être qu’un pour cent d’orthodoxes sont engagés dans l’Eglise ?

Comment voit-il la Russie dans 15 ans ? « J’étais toujours optimiste, mais aujourd’hui je suis triste. La situation économique est certes meilleure, mais les gens sont très facilement manipulables. Nous sommes dans une crise profonde. Qu’arrivera-il en 2033? Toutefois je crois au Saint Esprit et qu’il va agir en Russie ». 

Chroniques de Moscou. I. Restaurer le Christ dans les coeurs

Chroniques de Moscou III. Protestants et Evangéliques : annoncer ensemble la Résurrection

Article sur le site du Patriarcat de Moscou sur notre visite à Mgr Hilarion


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