Prier avec la « Perle du cœur » : un coeur à coeur.

Prier : « Un coeur à coeur »

Jésus nous dit de « prier dans le secret », dans notre chambre, c’est à dire avec notre cœur. La perle du cœur me le rappelle sans cesse. Je la touche souvent durant la journée, en priant intérieurement que Dieu garde mon cœur et me donne la paix du cœur. 

Souvent je récite le verset du Psaume « O Dieu, crée en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé bien disposé. Ne me rejette pas loin de ta face, Ne me retire pas ton Esprit Saint. Rends-moi la joie de ton salut, Et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne ! (51,12-14)

La vraie prière est la prière avec le cœur. Elle ne doit pas nous rester extérieure : le Catéchisme de Heidelberg, le texte le plus populaire de la Réforme dit que pour être agréée et exaucée par Dieu, la prière doit être faite « du fond du cœur au seul vrai Dieu » (Question 117). 

Prier, c’est le moment le plus important de la journée, parce que c’est le moment où l’on parle à celui qu’on aime le plus. C’est entrer dans sa maison, celle du Père : le moment de la journée où l’on est vraiment chez soi.

Jésus a dit ces paroles inoubliables : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi, je vous soulagerai, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 28). Il est doux et humble de cœur, c’est pourquoi Il demande à ses disciples : « Demeurez en moi » (Jean 15, 4). 

Le pape François a écrit récemment un beau texte sur le symbole du cœur : « Dilexit nos », « Il nous a aimés ». Pour lui la vie chrétienne est avant tout un « cœur à cœur » entre le nôtre et celui du Christ, selon la devise de John Newman : « Cor ad cor loquitur » (le cœur parle au cœur ; §26)

Jésus nous sauve en parlant à nos cœurs à partir du sien qui connaît le nôtre. Voici un large extrait de ce document : « Sentir et goûter le Seigneur, et l’honorer, est une affaire de cœur. Seul le cœur est capable de mettre les autres facultés et passions, et toute notre personne, dans une attitude de révérence et d’obéissance amoureuse au Seigneur. 

Le monde peut changer à partir du cœur. Ce n’est qu’à partir du cœur que nos communautés parviendront à unir leurs intelligences et leurs volontés, et à les pacifier pour que l’Esprit nous guide en tant que réseau de frères ; car la pacification est aussi une tâche du cœur. Le Cœur du Christ est extase, il est sortie, il est don, il est rencontre. En Lui, nous devenons capables de relations saines et heureuses les uns avec les autres et de construire le Royaume de l’amour et de la justice dans ce monde. Notre cœur uni à celui du Christ est capable de ce miracle social ». (§27-28)

Le cœur est notre trésor

Nous avons un trésor en nous. C’est trésor, c’est notre cœur et de notre cœur jaillissent les bonnes ou les mauvaises pensées et paroles : « L’homme bon tire de bonnes choses du bon trésor de son cœur, et celui qui est mauvais tire de mauvaises choses du mauvais (trésor de son cœur). En effet, sa bouche exprime ce dont son cœur est plein » (Luc 6,45)

L’Esprit saint habite dans notre cœur et y verse l’amour de Dieu dit Paul (Rom 5,5). Pour le rencontrer il suffit de descendre dans notre cœur. Ce dialogue avec lui fortifie notre foi et nous permet de résister à la tentation. 

Il nous faut écouter notre coeur. Se demander quel est mon désir ? Parfois nous n’osons pas répandre notre cœur devant Dieu, par timidité. Pourtant les psaumes nous y invitent : « Qu’il te donne ce que ton cœur désire, qu’il accomplisse tous tes projets !» (Psaumes 20,5)

Dieu sensible au coeur

Le coeur est l’endroit le plus intime de notre être. Quand Elie a rencontré Dieu, Dieu n’était pas dans la tempête, ni dans le feu, ni dans le tremblement de terre, mais Dieu dans un souffle, une petite voix douce (1 Rois 19,11-12).

Cette petite voix douce parle au coeur. La prière et le silence permettent d’écouter cette voix de Dieu qui parle à notre cœur. Selon Blaise Pascal il faut que Dieu incline notre cœur et y entre entre pour créer la foi. Cette pensée célèbre le dit : « c’est le cœur qui sent Dieu, et non la raison. Voilà ce que c’est que la foi, Dieu sensible au cœur, non à la raison. Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point : on le sait en mille choses ».[1]

Perdre ou garder notre cœur ?

Le grand danger dans lequel vit notre société technicienne est de perdre notre cœur, c’est-à-dire perdre le contact avec notre centre. Il nous faut garder notre cœur pour répondre à l’appel de Dieu, pour ne pas tomber dans la distraction et la fragmentation. 

La sagesse biblique en était consciente quand elle appelle à prendre soin de son coeur plus que tout : « Garde ton cœur plus que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie » (Prov 4,23)

Jésus aussi : « Veillez à ne pas vous laisser égarer. Beaucoup, en effet, viendront en se servant de mon nom » (Luc 21,8). Dans des temps troublés surgissent des faux prophètes avec toutes sortes de promesses. C’est alors qu’il faut garder le contact avec notre moi spirituel pour exercer le discernement : « Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit ; examinez plutôt les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de prophètes de mensonge sont sortis dans le monde. » (I Jean 4,2)

Mère Teresa écrivait : « Laisser l’amour de Dieu prendre entière et absolue possession d’un cœur ; que cela devienne pour ce cœur comme une seconde nature ; que ce cœur ne laisse rien entrer en lui qui lui soit contraire ; qu’il s’applique continuellement à accroître cet amour de Dieu en cherchant à lui plaire en tout et en ne lui refusant rien de ce qu’il demande ; qu’il accepte comme venant de la main de Dieu tout ce qui lui arrive ».

Jeûne et prière du cœur 

Jésus invite à jeûner non pas de manière ostentatoire, mais avec le coeur, dans le secret : « Toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage, afin de ne pas montrer que tu jeûnes aux gens, mais à ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit, là, dans le secret, te le rendra ». (Matthieu 6,18). Il insiste aussi sur cet aspect du coeur pour la pratique de la prière et du don. Nous avons à vivre ces « trois piliers de la vie spirituelle » avec le coeur devant un Père qui nous aime et voit dans le secret. 

Voilà ce qui est important : tout faire avec le cœur, dans la conscience que le Père du ciel est là, plein d’amour, dans nos maisons et dans notre chambre et qu’il veut nous rencontrer dans un cœur à cœur. 

Prière pour demander de prier avec le cœur

Toucher la perle du cœur et celle de l’écoute 

« Jésus, je désire vivre ce moment comme un cœur à cœur avec toi. Viens et visite mon cœur par ton Esprit, pour que je sache comment prier !

Enseigne-moi à prier avec le cœur et donne-moi un cœur qui écoute ! 

Que ces douze perles soient comme les douze portes de la Jérusalem céleste pour entrer dans ta présence !

Je crois que tu m’aimes immensément ! 

Que mon cœur ressente ton amour qui guérit !

Conduis-moi sur le chemin de la conversion du cœur ». 


[1] Sur la notion de cœur chez Pascal, voir https://www.penseesdepascal.fr/General/Lecoeur.php

Autres démarches avec les perles du coeur


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