Prier avec les perles rouges des blessures

Quelles sont les blessures que j’ai reçues ? – Ai-je blessé quelqu’un ?  – Quand me suis-je blessé ?

Telles sont les questions que je peux me poser avec les perles rouges. Elles m’invitent à prier pour les blessures, les miennes et celles de mes proches, celles de l’humanité, celles de la terre.    

Le rouge, c’est la couleur de la terre, du sang qui coule, des blessures. Il y a tant de blessures dans notre monde ! 

Les perles rouges nous parlent du Fils de Dieu qui est devenu un homme et qui a marché sur notre terre. Il a été blessé pour nous :« Ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’était chargé…et c’est par ses blessures que nous avons la guérison » (Esaïe 53,4-5)», a écrit l’apôtre Pierre en citant le prophète Esaïe (53,5 ; I Pierre 2,24). 

Elles nous parlent de Jésus qui n’a fait qu’aimer et nous a donné son commandement nouveau, celui de l’amour réciproque : « Aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés » (Jean 13,34)

Ces perles renvoient à la première partie du deuxième article de notre foi : « Je crois en Jésus-Christ, notre Fils unique, notre Seigneur ; qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ».

Tant de blessures !

Moi aussi j’ai reçu des blessures : des blessures de ma santé, quand je suis malade ou accidenté. Quand je souffre, quand j’ai peur et suis en colère ou triste, je prie. Mes émotions me conduisent à prier. Les psaumes sont des prières où les émotions s’expriment. 

Il y a les blessures que j’ai reçues par d’autres personnes quand elles m’ont fait du mal, m’ont jugé ou exclu. Alors, je prie pour recevoir la force de pardonner, comme le Seigneur me le demande dans la prière du Notre Père : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ». 

Il y a aussi les blessures que je me suis fait à moi-même par mes fermetures à l’amour, mes transgressions ou mes avidités. 

Il y a encore les blessures que j’ai infligées à d’autres personnes par mes manques d’attention. Alors je demande à Dieu de me donner la force de présenter mes excuses et de demander pardon. 

Et puis, il y a toutes les blessures inimaginables que l’humanité non réconciliée s’inflige à travers les guerres et les massacres. Comme nous avons tous été créés à l’image de Dieu, c’est finalement Dieu que nous blessons. 

Enfin, il y a celles que l’humanité inflige à la nature, par sa voracité. Blessures qui en retour provoquent des conséquences imprévisibles sur la vie humaine. 

Dans ce monde, il y a tant de mal : divorces, avortements, suicides, viols, dépressions, harcèlements, abus de toutes sortes, pauvretés, malhonnêtetés. 

Nous prions alors pour que le Royaume entre dans la vie des hommes et des femmes, comme dans le Notre Père : « Que ton règne vienne » !

Nous prions pour plus de paix, de justice, de pardon, de compassion, moins de solitudes.

Le petit mot de la prière : « Pardon ». 

Avec les perles des blessures, je prie Jésus crucifié pour moi. Il a vécu toutes mes blessures. Par lui Dieu nous a pardonnés et nous donne la force de pardonner et d’aimer comme il a aimé jusqu’au bout. 

Le pardon a deux faces : demander pardon et pardonner. 

Demander pardon pour les blessures faites aux autres ou à moi-même. Je me mets à genoux devant Dieu et, du fond du cœur je lui demande pardon, souvent avec une des plus belles prières de la Bible, le Psaume 51 :

Aie pitié de moi, mon Dieu, selon ta fidélité ;
selon ta grande miséricorde, efface mes torts…

O Dieu, crée en moi un cœur pur et ne me rejette pas loin de ta face…

Le pardon à donner, Jésus y insiste dans la prière du Notre Père :« Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». 

Puis il ajoute, à la fin de cette prière, comme pour enfoncer le clou : « si vous ne pardonnez pas les offenses de tout votre cœur, votre Père ne vous pardonnera pas » (Matthieu 6,14)

Le pardon est un chemin. Cela peut prendre longtemps. Il faut parfois se faire aider. 

C’est dans ce cadre que je veux aussi parler de la question de l’exaucement et du non-exaucement de la prière. 

En effet, le non-pardon est le plus grand obstacle de la prière. Refuser de pardonner ou de demander pardon met non seulement un obstacle entre notre prochain et nous, mais aussi avec Dieu. Le pardon nous introduit dans un cercle vertueux, le refuser dans un cercle vicieux. 

Mais parfois, on ne comprendra jamais, dans cette vie, pourquoi Dieu semble ne pas répondre. Devant la mort, l’accident d’un ami, d’un parent, d’un enfant, il y a des grands pourquoi, qui peut-être ne recevront pas de réponses ici-bas. 

Alors il faut se souvenir du grand cri de Jésus sur la croix « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi, m’as-tu abandonné » ? 

 Pour un temps de prière

1. En touchant la première perle rouge, je confie mes blessures à Jésus. 

Jésus, tu es « le vrai Dieu et la vie éternelle » (I Jean 5,20). En devenant un homme pour nous en Jésus, tu participes à notre vie et prends sur toi nos blessures.

Il y a tant de choses que je ne comprends pas. Toi aussi, tu n’as pas compris. Toi aussi, tu as crié « pourquoi ». A toi, je peux dire mon incompréhension, mes pourquoi. 

Tu as été horriblement blessé, de corps et d’esprit. 

Je peux te donner la plaie de mon âme, afin que tu y mettes ta paix ».

Silence – Prières libres

2. En touchant la deuxième perle rouge, je lui confie les blessures des autres. 

Jésus, je te confie aussi les blessures des personnes qui ont demandé ma prière  

Jésus, mon ami est malade, viens le visiter !

Jésus, je te confie ce couple qui est en train de se séparer.

Jésus, toi seul connaît la profondeur des épreuves des réfugiés. 

Tu connais, pour l’avoir éprouvé, le sentiment d’abandon de tous ceux qui sont laissés pour compte. 

Jésus, sois proche de ceux qui vivent de terribles pertes : d’un être cher, d’un travail, de la santé.

Silence – Prières libres

3. En touchant la troisième perle rouge, je demande pardon et je pardonne

Jésus, je te demande la lucidité pour te demander pardon pour les blessures que je me suis fait. 

Jésus, je te demande le courage pour demander pardon à la personne que j’ai blessée…et toi en elle ! 

Jésus, je te demande la force d’âme pour pardonner à ceux qui m’ont offensé, comme tu me le demandes avec insistance. 

Apprends-moi le sens de ce petit mot : pardon !

Silence – Prières libres

Chant : « Dans nos obscurités, allume le feu qui ne s’éteint jamais » (Taizé) 

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