Telle est la question des deux premiers disciples de Jésus dans
l’évangile de Jean. Il les a alors invités chez lui : « Venez et vous ver-
rez»!
Cela se passe à Béthanie, au-delà du Jourdain (1,38). Qu’y
a-t-il donc à voir dans cette maison pour qu’à la fin de la journée
André dise à son frère Simon : « Nous avons trouvé le Messie»?
Répondre à cette question, c’est essayer d’entrer dans le mystère
de la personne de Jésus. Dans la maison de Béthanie, comme dans
celles de Nazareth, de Cana (2,1-12), du disciple bien aimé (19,25-
30) et des apparitions à Jérusalem (20,19-23) se vivent des relations
avec Jésus. Tous ceux qui le rencontrent restent à jamais marqués
par l’amour qu’ils reçoivent de lui. Ils entendent des paroles qui les
font vivre : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (7,46).
A travers ces rencontres, Jésus nous invite à tourner le regard vers
une autre maison : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison
de mon Père » (14,2). Une maison dans laquelle il vit depuis le
commencement ; lui le Verbe tourné vers Dieu ; lui le Verbe qui
est Dieu (1,1). C’est pour faire goûter à tous l’atmosphère de cette
maison, que Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour qu’il habite
parmi nous et participe pleinement à notre humanité. « Il a planté
sa tente parmi nous », dit littéralement le prologue de l’évangile
(1,14).
«Où demeures-tu ? ». Cette question, Jésus nous la pose égale-
ment. Pour l’évangéliste comme pour la première Eglise, la pré-
sence de Jésus ressuscité au milieu des siens ne faisait pas de doute.
Les évangiles ont été rédigés avec la certitude que Jésus, puisqu’il
est désormais ressuscité, continue à agir et à parler. Ils ne sont pas
simplement une biographie pour faire mémoire de Jésus, mais une
invitation à le rencontrer et à le suivre aujourd’hui. A vivre dans son
amour afin qu’il vienne faire sa demeure chez nous. (14,23).
(J’ai rédigé ce texte comme préface du livret de l’Ecole de Parole 2014)
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