La transfiguration. Ensemble en silence à l’écoute de la Parole du Christ.

            Sur la montagne de la transfiguration, Jésus est en prière dans une grande intimité avec Dieu. C’est alors qu’une voix du ciel se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ». 

Cette voix que seul Jésus avait entendue lors de son baptême s’adresse maintenant aux disciples. Ils sont invités à l’écouter. Le mystère du Fils apparaît devant leurs yeux : la vie de Jésus consiste dans cette relation d’amour avec Dieu son Père.  L’Esprit de Dieu manifeste la beauté de sa lumière divine dans cet événement extraordinaire et singulier qu’est la transfiguration….

            Cette relation d’amour avec Dieu, le Christ la vit de toute éternité, mais il la vit aussi dans son humanité, tout au long de son existence terrestre. Les Évangiles nous montrent cette relation grandir, se fortifier à travers des épreuves, se révéler toujours davantage.

            Jésus a choisi de s’appuyer seulement sur Dieu, et ce choix il le fera jusque dans la nuit la plus dense, quand il donnera sa vie sur la croix.

            N’est-ce pas cet abandon radical à la confiance en Dieu qui fait briller la lumière de Dieu en Jésus ? Moïse et Élie, qui sont présents aux côtés de Jésus, avaient bien été guidés par cette lumière. Mais en Jésus elle brille d’une manière tout à fait unique.

            Mais la transfiguration de Jésus est aussi notre histoire. La deuxième lettre de Pierre nous dit que la gloire qui a brillé sur la montagne brille maintenant dans les Écritures.  Le Christ veut partager maintenant cette lumière avec nous, à travers sa Parole. 

            Quand, dans la prière, dans le silence et dans la méditation de la Parole, nous regardons vers la lumière du Christ transfiguré, elle nous devient peu à peu intérieure, elle vient habiter nos cœurs. Le mystère du Christ devient aussi le mystère de notre vie. Ceux qui se tournent vers Lui, rayonneront de joie (Psaume 34,6)

            A chacun le Père dit aussi : « Tu es mon enfant bien-aimé. » Nous sommes l’enfant bien-aimé de Dieu, chacune, chacun de nous. Nous trouvons notre propre identité dans le fait d’être aimés sans condition d’un amour d’éternité.

            Comme Jésus, nous pouvons nous abandonner à Dieu. Nous pouvons partager, oser être généreux avec nos prochains, en leur donnant le pain du sourire et de l’amitié. Chaque geste de partage attire la présence du ciel et fait naître en nous une plus grande clarté et une certitude d’être aimés. 

             Sur la montagne de la transfiguration, alors que Pierre, Jacques et Jean sont avec Jésus, la voix du ciel leur demande de se mettre à l’écoute du Fils bien aimé. À travers eux, c’est déjà toute l’Église qui est représentée. 

L’écoute, au coeur de l’unité

            Si nous aussi, nous écoutions plus souvent la voix du Christ, réunis tous ensemble, peut-être la comprendrions-nous mieux. L’Esprit Saint pourrait mieux agir et – qui sait ? – il pourrait même nous surprendre. 

            Cette écoute a une grande importance pour le chemin des chrétiens vers l’unité. À travers une prière faite d’écoute de la Parole, de louange et d’adoration, l’Esprit Saint nous unit. Humblement, dans une telle prière, nous apprenons sans cesse à appartenir les uns aux autres. 

            Nous sommes appelés à nous reconnaître disciples du même Maître. Nous faisons partie de la même famille Déjà, malgré les séparations encore persistantes, nous réalisons que nous formons un seul peuple de Dieu. Oui, il faut que nous apprenions cela : que, par le baptême, nous ne nous appartenons plus à nous-mêmes, mais à Jésus-Christ. Et qu’en lui appartenant, rien ne pourra ne nous séparer de Lui. Qu’en lui appartenant, nous nous appartenons également les uns aux autres et que rien ne pourra nous séparer les uns des autres. 

            Pour cela nous avons besoin les uns des autres. Nous sommes les membres du seul et unique Corps du Christ. Nul ne peut dire : « je n’ai pas besoin de toi ». Nous avons tous à nous stimuler et à nous entraider. Nous sommes porteurs de charismes, que nous ne pouvons garder pour nous. Nous avons à les mettre au service de tous. Pour cela nous devons être fraternels et humbles. 

            Ainsi nous trouverons le courage et l’imagination nécessaires pour avancer vers davantage d’unité visible. Nous serons plus à même de discerner la présence de Dieu dans le monde et de faire en sorte que l’Évangile rayonne pour les hommes et les femmes d’aujourd’hui.


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