Le premier jour de jeûne institué par la Torah est celui du Yom Hakippourim (littéralement, « le Jour des recouvrements »), également appelé « Yom Kippour », le Jour du Pardon. C’est le jour le plus solennel de l’année juive, au point que l’on parle de « juif de Kippour », celui qui ne va à la synagogue que ce jour-là.
Le chapitre 16 du livre du Lévitique décrit le rituel pour accomplir l’expiation ou le recouvrement des péchés : « C’est là pour vous une prescription perpétuelle, afin qu’une fois par an soit faite sur les Israélites l’expiation de tous leurs péchés ». (v. 34)
Et l’ordre de jeûner est prescrit au chapitre 23 : « Le dixième jour du septième mois sera le jour du Grand pardon. Vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur, vous jeûnerez et vous m’offrirez un sacrifice consumé » (v. 27)
Le verbe « jeûner » traduit en fait l’expression « Vous affligerez vos âmes ce jour-là » (v. 27). La tradition juive l’a compris comme une référence au jeûne. וְעִנִּיתֶם, אֶת-נַפְשֹׁתֵיכֶם « Veinitem nafchotékèm » : dans cette expression la racine ANH est aussi celle du mot « ani », « pauvre ». Cela signifie qu’il faut prendre la condition de l’indigent, simplifier sa vie, vivre l’humilité de l’agenouillement à travers le jeûne. Signe de pauvreté intérieure, le jeûne, tout comme l’aumône et la prière, permet d’implorer le pardon des péchés.
La logique des fêtes d’automne
Yom Kippour fait partie des « fêtes d’automne » avec le « Jour des Trompettes » et la « Fête des cabanes », qui sont reliées par une logique spirituelle.
En effet, à Yom Kippour, Dieu promet de couvrir les péchés commis contre Lui. Cependant, nous devons également demander pardon aux autres pour les fautes que nous avons commis contre eux. Dans les jours qui précèdent Yom Kippour, il s’agit de se tourner vers son prochain, puis, le jour de Yom Kippour, de se tourner vers Dieu.
En effet les dix jours qui séparent Rosh Hashanah (premier jour de l’année juive) de Yom Kippour sont connus sous le nom de « jours de crainte ». Pendant ces jours, l’intention est de demander pardon à ceux que nous avons offensé et blessé. (Voir ici)
Une des lectures de ce jour est le chapitre 58 du prophète Esaïe qui indique clairement que le vrai jeûne est de prendre soin des personnes dans le besoin et de se réconcilier avec autrui : « Le jeûne tel que je l’aime, le voici, vous le savez bien: c’est libérer les hommes injustement enchaînés, c’est les délivrer des contraintes qui pèsent sur eux, c’est rendre la liberté à ceux qui sont opprimés, bref, c’est supprimer tout ce qui les tient esclaves. C’est partager ton pain avec celui qui a faim, c’est ouvrir ta maison aux pauvres et aux déracinés, fournir un vêtement à ceux qui n’en ont pas, ne pas te détourner de celui qui est ton frère ». (Es 58,6-7)
L’abstention de nourriture n’est qu’un moyen de s’engager pour la justice et la paix dans la communauté et dans le monde. C’est ainsi que le soir de Kippour, les juifs pieux demandent pardon à ceux qu’ils auraient offensé durant l’année.
Yom Kippour à la lumière du Messie Yeshoua
Yom Kippour est un jour pour se placer avec sincérité devant Dieu, un jour pour examiner nos actions à la lumière de la parole de Dieu. C’est un temps où nous reconnaissons nos défauts devant Dieu qui voit tout et où nous recevons le pardon et la libération.
Pour nous, disciples de Yeshoua (nom hébreu de Jésus), Yom Kippour annonce que Jésus est celui qui, par sa mort a accompli l’expiation, comme le dit le Nouveau Testament :
« C’est lui que Dieu a destiné à servir d’expiation par son sang, par le moyen de la foi » (Romains 3,25)
« Yeshoua le Messie…nous aime et nous a délivrés de nos péchés par son sang. » (Apocalypse 1.5)
Et, puisque Jésus est ressuscité, il est notre contemporain ; alors le temps favorable pour recevoir son grand pardon et sa libération, n’est pas seulement un jour du calendrier dans l’année, mais chaque jour, et même chaque instant.
Autres textes sur le jeûne dans l’Ancien Testament et le Judaïsme
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