Imaginer un monde meilleur par la foi, les valeurs et les investissements

Castelgandolfo, 2 juin 2024. Comment pensons-nous le lien entre notre foi et les finances ?  De nombreuses organisations confessionnelles peinent à voir ce lien et confient leurs investissements à des organisations laïques. Tel a été le thème d’un débat lors de la rencontre interreligieuse organisée par le mouvement des Focolari ayant rassemblé quelque 450 personnes, au début de ce mois.

D’après Susie Weldon, directrice de l’Association Faithinvest, ces communautés peuvent exercer une grande influence et doivent réfléchir à des normes éthiques dans les opérations d’investissements. En effet, chaque tradition religieuse a des principes en vue de la solidarité. Ceux-ci les aideront à investir pour le bien commun. Elle voit un double défi : comprendre à la fois nos valeurs de foi et le système dans lequel nous vivons.

Les investissements, une action spirituelle

Sœur Maamalifar Poreku, responsable de la Commission Justice, paix et intégrité de la création de l’Union des Supérieures générales est persuadée que « le peu que nous mettons en commun peut devenir plus grand ». Avant tout il faut que notre foi devienne active et visible. Des structures tuent actuellement les pauvres. Il faut les changer de manière urgente.

« Le capitalisme insatiable, l’esclavage, la colonisation, la corruption, les abus provoquent toujours plus de pauvreté. Comment allons-nous changer le paradigme de l’appétit pour le profit ? Comment entendons-nous le cri des pauvres ? Écoutons-le », dit-elle avec énergie.

Pour elle, aligner nos investissements en fonction de notre foi est une action spirituelle. Notre premier souci doit être de considérer nos valeurs religieuses, non la maximisation de nos profits. « Je n’ai pas été créée pour dominer mon frère et ma sœur, mais pour être leur gardienne.»

« Co-investir »

Omar Shaikh fait partie de l’Initiative mondiale pour une finance éthique. Celle-ci veut soutenir la finance durable. Pour lui aussi, les personnes croyantes devraient s’intéresser davantage à leurs investissements. Maximiser les bénéfices avec une vision à court terme ne doit pas être le critère déterminant. Tesla, par exemple, a un indice de durabilité plus bas que l’industrie du tabac ! On ne peut pas donc sans autre investir dans n’importe quelle entreprise ; de plus une ligne dure est nécessaire pour les secteurs non éthiques : aucun compromis ni investissements possibles !

Il explique aussi que dans sa foi musulmane, le « riba » qui interdit le prêt à intérêt peut inspirer un autre système et promouvoir une société plus égalitaire. La finance islamique est fondée sur un modèle d’épargne pour permettre aux pauvres d’épargner.

En conclusion, il appelle les diverses religions à « co-investir », en collaborant. En voyant cela, le monde connaîtra nos valeurs. Et, il rappelle la bénédiction – la « baraka » – promise par Dieu : « Un dollar investi en cohérence avec nos valeurs éthiques sera davantage béni que 1000 dollars investis avec des compromis ! », conclut-il.

Autres articles sur ce congrès : https://www.hoegger.org/article/une-seule-famille-humaine/


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