Le prophète Ézéchiel, par Michel-Ange, dans la chapelle Sixtine
Les textes pour la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens 2009 venaient de l’expérience des Églises de Corée. Face à la division de leur pays, les Églises ont cherché l’inspiration chez le prophète Ézéchiel qui a vécu également dans un pays tragiquement divisé et qui aspirait à l’unité pour son peuple.
En exil, dans une situation apparemment sans issue, Ézéchiel annonce le renouveau et l’unité du peuple de Dieu. Deux visions ont encouragé Ézéchiel : la première était celle, bien connue, de la vallée où des ossements desséchés, par l’action de l’Esprit de Dieu, ont repris vie (Ez 37, 1-14).
Dans sa seconde vision, Ézéchiel voit deux morceaux de bois symbolisant les deux royaumes divisés d’Israël. Les noms des tribus de chacun des deux royaumes sont inscrits sur ces morceaux de bois qui sont ensuite rapprochés pour n’en former qu’un seul (Ez 37, 15-23).
Pour Ézéchiel, la division de son peuple était le reflet et la conséquence du péché et de l’éloignement de Dieu. Former à nouveau un seul peuple était possible à condition de renoncer au péché, de se convertir et de revenir vers Dieu. Mais en définitive, c’est Dieu qui unit son peuple en le purifiant, le renouvelant et le libérant de ses divisions : « Ils seront un dans ma main » (37,19).
En lisant ce texte de l’Ancien Testament, les chrétiens peuvent réfléchir à la manière dont il peut s’appliquer à notre situation de division. En particulier, nous comprenons que Dieu seul peut rétablir l’unité, réconcilier les hommes et faire naître une situation nouvelle.
Le bois de la croix
C’est Dieu lui-même qui apporte l’unité, la réconciliation et la paix dans une nation divisée. Les chrétiens peuvent y voir la préfiguration de la vie nouvelle que le Christ nous offre. A travers les deux morceaux de bois qui forment sa croix, Jésus nous réconcilie avec Dieu ; Jésus Christ – les bras ouverts sur la croix – embrasse toute la création et nous donne la paix de Dieu. Dans ses mains, nous sommes un et sommes attirés vers lui.
« Ils seront un dans ma main ». Que nous apprend cette parole, à nous aujourd’hui ? Tout d’abord que l’unité est une œuvre de Dieu, avant d’être une responsabilité humaine. Il nous faut renouveler notre confiance que Dieu est à l’œuvre. Sous son regard, il n’existe qu’un seul peuple chrétien, qu’un seul corps du Christ, qu’une unique Église du Christ. De même que Dieu ne voyait pas deux peuples à l’époque d’Ézéchiel, il ne regarde pas à la multitude des Églises aujourd’hui. Ce qu’il voit, c’est son Fils, qui s’est donné pour Israël et les nations et qui les rassemble dans une communion où les deux ont à s’accueillir comme le Christ les a accueillis pour la gloire de Dieu (Rom 15,7). Dieu voit une seule Église, pas des centaines, voire des milliers.
Il y a une seule Église sainte, catholique et apostolique. Mais comment la vivre concrètement ? Pour Ézéchiel ce qui est essentiel est de vivre la Parole de Dieu. En la vivant, l’Esprit saint qui unifie et réconcilie agit dans les cœurs et entre eux. L’essentiel est d’avoir une grande confiance en la Parole de Dieu et la laisser nous réunir en la recevant dans un esprit de respect et de prière. C’est par elle que l’Esprit saint nous réunis dans sa main.
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