Allocution pour les 50 ans de la faculté de théologie Jean Calvin, Aix-en-Provence.

Volée de la faculté d’Aix, 1975
Voici mon allocution lors de la fête des 50 ans de la faculté de théologie Jean Calvin à Aix-en-Provence, où j’ai étudié pendant une année qui fut décisive dans mon cheminement.

Mesdames et Messieurs, chers frères et sœurs en Christ,

En célébrant les 50 ans de la faculté de théologie Jean Calvin, je repense avec une immense gratitude au mois d’octobre 1975, où j’ai participé à la rentrée de la nouvelle faculté, un mois qui a bouleversé ma vie.
Arrivé ici comme athée, je suis reparti croyant, transformé par deux réalités profondes. 
La première, c’est la puissance transformatrice de la Parole de Dieu. Alors que j’écoutais une conférence du professeur Pierre Chaunu, une parole de l’Évangile a transpercé mon cœur. Ce soir-là, pour la première fois de ma vie, je me suis mis à genoux et j’ai prié. Un seul mot est sorti de ma bouche : « pardon ». A cette époque, j’étais en conflit avec plusieurs personnes. La Parole de Dieu m’avait fait comprendre que dans les personnes que j’avais blessées, c’est Dieu que j’avais blessé. 
Le lendemain, alors que je rentrais en train à Lausanne, un feu s’est allumé dans mon cœur. Et, en une fraction de seconde, j’ai compris que Dieu est amour et qu’il demeure en moi, par ce feu qui ne s’est jamais éteint. 
C’était une sorte de « Chemin de Damas » ou une « Conversio subita », dont parle Jean Calvin, dans les deux sens possibles du terme latin : à la fois « subite » et « subie »!
À partir de ce moment, je me suis consacré à la Parole de Dieu, avec la volonté de l’étudier, de la comprendre et de la servir. Et, j’ai commencé à le faire en passant une année académique à Aix. 

L’Eglise, un chemin d’Emmaüs

La deuxième réalité qui m’a marquée est celle de l’Église, que j’ai concrètement vécue à travers la fraternité avec les étudiants et les professeurs. C’est au sein de cette fraternité que j’ai entendu un clair appel à servir Dieu dans son Église.

J’ai compris alors que le Christ ressuscité est le cœur de l’Église, qui prend vie à mesure que nous marchons avec Lui, en cherchant à accomplir sa volonté. 
J’ai compris aussi qu’il n’y a pas seulement le chemin de Damas, mais aussi le chemin d’Emmaüs. Un chemin avec des questionnements, des hauts et de bas, des sommets comme des vallées obscures. Mais aussi un chemin où le Christ nous rejoint dans l’Esprit saint pour nous conduire au Père.

Avec lui parmi nous, nous pouvons nous ouvrir les uns aux autres, dire nos interrogations et poser toutes nos questions. Et comme à Emmaus, il donne sa lumière, nous nourrit de sa Parole et de son Pain. Sa présence est avant tout une grâce, mais aussi une responsabilité. Nous avons en effet à vivre les uns avec les autres avec vigilance, de telle sorte qu’il accomplisse sa promesse : « là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux ». 
Avec la trentaine d’étudiants des commencements de la faculté, dont plusieurs hommes étaient très chevelus et barbus, j’ai découvert une réalité immense, un mystère qui continue de m’émerveiller : l’Église, « Christ parmi nous, « l’espérance de la gloire ». Un mystère qui rassemble Israël et les nations, comme aimait le dire souvent le doyen Courthial! 
Cette faculté a été pour moi un lieu de transformation spirituelle et de découverte de la grandeur du service dans l’Église. Qu’elle continue d’être une lumière pour tous ceux qui cherchent la vérité, et à inspirer et à transformer des vies!
Merci à tous, et longue vie à la faculté de théologie Jean Calvin !

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Lire aussi « Les tâches d’une faculté de théologie »


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Commentaires

Une réponse à “Allocution pour les 50 ans de la faculté de théologie Jean Calvin, Aix-en-Provence.”

  1. Avatar de Jacques Guignard
    Jacques Guignard

    Beau témoignage, cher Martin.

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