Confiance et espérance 

J’ai apporté cette méditation dans le cadre du Congrès « Appelés à l’espérance », à Castelgandolfo, le 29 mars 2025 : « En ces temps de divisions et de grands défis, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à témoigner ensemble de l’espérance de l’Évangile et à être des acteurs de dialogue et d’unité, en nous engageant pour la paix et la fraternité« .

Comment garder l’espérance dans des situations qui semblent désespérantes ? Quelles ressources puisons-nous dans notre foi quand elle est mise à l’épreuve, quand nos prières semblent rester sans réponse ? 

Il y a une grande différence entre l’espoir et l’espérance. L’espoir se nourrit de projets humains pour un futur meilleur. L’espérance s’enracine dans la confiance en Dieu pour un avenir qu’il prépare. Elle est une « ancre pour l’âme, ferme et sûre » (Hébr 6,19) qui nous amarre solidement dans l’amour de Dieu.

Son modèle biblique est Abraham, lequel a « espéré contre toute espérance » (Rom 4,18). Celui-ci nous rejoint, lui qui selon Paul, « espéra contre toute espérance… » quand Dieu lui a promis un enfant alors que lui et sa femme étaient très âgés (Rm 4,18-22).

Une ancre pour l’âme

Son exemple nous montre que l’espérance s’enracine dans la confiance en Dieu. Pourquoi est-elle « ancre pour l’âme, ferme et sûre » (Hébr 6,9) ? Je vois au moins quatre raisons.  

D’abord, elle est une ancre pour la personne qui vit la Parole de Dieu. Faire sa volonté rend notre vie solide. La personne qui vit ainsi ne met pas son espérance ultime dans des programmes politiques, ni dans des progrès de la science, mais dans la promesse de Dieu qui nous veut heureux, comme le dit le prophète Jérémie : 

« Car moi, le Seigneur, je sais bien quels projets je forme pour vous ; et je vous l’affirme : ce ne sont pas des projets de malheur mais des projets de bonheur. Je veux vous donner un avenir à espérer. » (Jér 29,11)

Deuxièmement, notre espérance est une ancre, car elle se fonde sur l’exemple de Jésus qui était animé, durant toute sa vie et sa passion par la conviction que Dieu le ressusciterait trois jours après sa mort si cruelle. 

Ainsi quand nous sommes confrontés à la dureté de la mort, de l’injustice, de la destruction ou de quelque autre adversité, ne désespérons jamais ! Vivons ces situations devant Jésus qui a traversé toutes nos sombres vallées dans l’espérance ! Et continuons à aimer notre prochain comme lui l’a fait jusqu’au bout, jusqu’au pardon !

Troisièmement, notre espérance est une ancre, car notre vie est cachée en Christ ressuscité : il est parmi nous et entend nos cris et nos prières. Il nous accompagne sur nos chemins, où, comme les disciples d’Emmaüs, nous ne comprenons pas, dans un premier temps, ce qui nous arrive. 

Enfin, notre espérance est une ancre, car l’Esprit saint a été répandu dans notre cœur. L’espérance ne trompe pas, dit aussi Paul, car l’amour de Dieu habite notre cœur par l’Esprit saint qui a été versé en nous.  Notre cœur ne nous trompe pas car l’Esprit le justifie et le transforme en versant sa paix. (Rom 5,5)

Écoutons l’Esprit saint dans nos cœurs, comme nous l’écoutons nous parler à travers sa Parole, comme il nous parle aussi à travers nos sœurs et frères, en particulier à travers les plus petits et éprouvés.

Oui, l’espérance est une ancre pour notre âme, car elle est arrimée à l’amour de Dieu manifesté en Jésus. Amour qui est un style de vie à vivre pas à pas, dans la confiance que l’Esprit saint nous accompagne jusque dans nos obscurités.  

Notre vocation de chrétiens est d’être témoins de cette espérance : « Soyez toujours prêts à présenter votre défense devant quiconque vous demande de rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 Pierre 3,15). 

Prières

Un jour viendra, Seigneur, ton jour

où tu rassembleras l’humanité entière

autour de toi, dans une fête sans fin

où tous danseront et se réjouiront.

Que ce jour béni vienne bientôt

et mette fin au cortège de violences et de souffrances !

Ce jour commence discrètement

quand je regarde ceux que tu mets sur mon chemin,

avec des gestes qui disent ton accueil

et partage ta parole.

Seigneur, fais de moi un artisan de ce grand jour,

dans le cours des petits jours

que ta patience et ton amour me donnent !

****

En ces temps de grands renoncements,
Nous nius rappelons de ta venue.
Petite pousse jaillissant d’une racine,
tu viens à nous non avec la force des puissants
mais dans la simplicité d’un enfant.

Fais taire en nous les cris de ce monde
qui nous submergent de leurs revendications !
Donne-nous des yeux pour voir grandir
la pousse que personne ne remarque !

En ces temps de grandes inquiétudes,
tu nous redis comme aux bergers à Bethléem
et comme aux femmes près du tombeau vide :
Confiance, n’ayez pas peur !

« Je suis au-dessus de vous pour vous bénir,
avec vous pour vous conduire,
au milieu de vous pour vous encourager
et en vous pour vous renouveler ».

***

Si tu es Emanuel,
tu vis avec nous
et marche parmi nous.
En ces temps troublés, que désires-tu pour nous ?

Dans l’Esprit saint
tu me dis une seule parole :
« Prendre soin » !

Tu me dis:

« Prends soin de ta relation avec moi,
Que silence et prière t’habitent !
Prends soin de ta relation avec autrui,
Que justice et honnêteté te guident !
Prends soin de ta relation avec toi-même,
Que sobriété et integrité t’animent !
Prends soin de ta relation avec ma création,
Que respect et émerveillement t’inspirent !

Je le dis à toi,
mais aussi à tous ceux
qui marchent avec toi
vers mon Père et votre Père.

Je marche au milieu de vous
et prends soin de vous
pour que devienne réelle
cette seule parole :
« Prendre soin ».

Alors gardez-moi au milieu de vous
en prenant soin les uns les autres ! »


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