La Faculté de théologie Jean Calvin – Aix en Provence
« En Christ sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance ». (Col. 2.3)
Les tâches d’une faculté de théologie sont multiples. Cette parole de la lettre aux Colossiens dévoile un aspect essentiel de sa vocation : conduire l’étudiant vers un trésor. Ce trésor n’est ni un système philosophique, ni une idéologie, mais une personne, le Christ « devenu pour nous sagesse » (1 Cor. 1.30). La véritable sagesse est d’être en communion avec Lui.
Il est question aussi de connaissance. L’étudiant reçoit une formation de base; par la suite il devra la mettre à jour et l’améliorer sans cesse. Pour accomplir sa tâche dans l’Église et dans la société, le ministre de Jésus-Christ – et aussi tout chrétien dans son domaine particulier d’activité – veillera à être bibliquement, culturellement et professionnellement à la hauteur.
« En Lui , nous avons tout… » C’est dire que la connaissance et la sagesse sont le fruit d’une union au Christ. Or c’est l’Esprit saint qui nous unit au Christ. S’il y a l’Esprit saint, notre parole est sagesse. Mais comment se manifeste l’Esprit dans nos vies ? « A celui qui m’aime… je me manifesterai », dit Jésus. (Jean 14.21). L’Esprit saint agit dans nos vies quand nous aimons Jésus. Dans le contexte de l’évangile de Jean d’où est tirée cette dernière phrase, aimer Jésus, c’est garder sa Parole. Et garder sa Parole, c’est vivre son commandement nouveau appelant à la vie fraternelle, exprimée symboliquement par le lavement de pieds.
La théologie n’est donc pas séparée de la vie de l’Église. Elle se nourrit de l’esprit des béatitudes : joie, pardon continuel, simplicité, miséricorde envers tous. En vivant de cet esprit, qui est celui de Jésus, le Ressuscité est au milieu de nous et avec lui il y a la sagesse.
Ainsi l’étude de la théologie comporte un double mouvement : le premier va vers l’Écriture et les grands maîtres du passé; le second conduit à entrer en relation avec Dieu et nos frères et sœurs. L’existence de Dieu et de l’homme, son image sur terre, est la vérité concrète à aimer.
L’avenir de notre culture dépend de ce dialogue souvent difficile entre les trésors de la Parole de Dieu et de la tradition chrétienne d’une part, et nos contemporains avec toutes leurs interrogations d’autre part.
Qui nous enseignera mieux l’art de ce dialogue sinon Jésus ? Il l’a maintenu vivant avec tous et avec son Père jusqu’au bout. La croix, où il a pardonné à ses bourreaux et où il s’en remet à Dieu, révèle la profondeur de l’acte du dialogue. Tout est contenu dans son double cri d’abandon (Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?) et de confiance (Père, entre tes mains Je remets mon Esprit); en lui il y a tout, vraiment tout : l’humanité avec ses pourquoi et la révélation de Dieu-Trinité.
Quel vœu faire à un étudiant en théologie ? Mon vœu est que cette sagesse qui vient de la croix de Jésus soit préférée par dessus tout. Qu’en aimant Jésus crucifié, l’Esprit saint se manifeste à chaque professeur, à chaque étudiant, afin que les Églises au service desquelles la faculté de théologie désire se mettre soient belles de la présence du Ressuscité…« afin que le monde croie. »
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Martin Hoegger, ex-président de l’Association suisse des amis de la faculté Jean Calvin, Aix-en-Provence, à l’occasion de son 25e anniversaire en 1999.
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