Depuis 20 ans nous participons, Chantal et moi, à un groupe de jeûneur dans notre région, relié aux oeuvres Action de Carême et Pain pour le prochain.
Cette année nous avons pris le thème de la relation entre le Jeûne et la « justice climatique », un thème très actuel.
Nul ne conteste aujourd’hui que les températures s’élèvent. Et que les conséquences sont déjà dramatiques : sécheresses dans une partie du globe, inondations dans l’autre, augmentation de la pollution, pic de décès durant les canicules, en particulier chez les personnes âgées.
Là où il y a débat est de déterminer la cause de ce réchauffement climatique : est-il dû uniquement à l’activité humaine ou bien est-il provoqué également par un cycle naturel contre lequel l’homme ne peut rien ? Ou peut-être par les deux causes ? Je n’entrerai pas dans ce débat et laisse à chacun de faire des recherches dans ce domaine.
Pourquoi mettre justice et climat ensemble ?
Essentiellement pour trois raisons :
- A cause de l’appel à vivre dans la justice dans nos relations les uns avec les autres et à la confiance en Dieu. L’impiété (le refus de Dieu) et l’injustice (le refus du prochain) ont des conséquences sur la nature, comme nous le montrent les récits des origines que nous approfondirons.
- La nature n’est pas exploitable à merci. Elle est une création de Dieu qui en prend soin, continuellement. Nous sommes appelés à vivre dans la reconnaissance, tandis que se couper de lui a des conséquences néfastes aussi sur la nature
- La nature souffre des conséquences de l’injustice humaine. Comme nous, elle attend la rédemption
Les conséquences du dérèglement climatique sont vécues surtout par les « plus petits » qui n’ont pas les moyens de se protéger ou d’émigrer vers des terres plus clémentes.
La justice climatique est avant tout une lutte contre l’injustice. Les populations qui subissent le plus les effets délétères et mortifères du dérèglement climatique contribuent de façon nulle ou marginale aux émissions de gaz à effet de serre. En 2020, l’empreinte carbone annuelle d’un Américain (15,5 tonnes de CO2) – est ainsi 115 fois plus élevée que celle d’un Tchadien (0,1 t.). Or les Tchadiens vivent dans une des zones les plus vulnérables au réchauffement climatique du monde.
L’orgueil, la démesure et la voracité semblent ne pas avoir de limites : on a calculé qu’en 2050 la masse de plastique dans la mer équivaudra à celle des poissons ! Aujourd’hui 26 personnes ont autant d’argent que 3,5 milliards personnes !
L’injustice porte aussi sur les humains qui vont naître : quel est le monde que nous allons léguer à nos enfants et aux enfants de nos enfants ? Les protestations de la jeune génération nous interpellent et nous appellent à choisir un autre style de vie, à redécouvrir la sobriété comme un chemin.
Notre jeûne se vit cette année dans les tensions de la guerre en Ukraine. Toute guerre est une catastrophe humaine, mais aussi environnementale. Qu’adviendra-t-il si une centrale nucléaire est attaquée ? Et si la guerre conduit à l’escalade nucléaire ?
Que ce temps de jeûne nous permette d’intensifier notre prière pour cette situation, alors que nous sommes aussi entrés dans le temps de carême, temps de repentance, de pardon, de simplification de notre vie pour nous préparer à Pâques, à rencontrer le Christ ressuscité, celui à qui tout pouvoir à été donné.
Voici les différentes étapes que nous allons vivre durant cette semaine de jeûne pour approfondir ce thème de la justice :
- La gratitude, chemin vers la justice
- Le sol maudit à cause de l’impiété et de l’injustice
- Justice, sobriété et piété
- Solidarité : présentation d’un projet de développement
- Jeûner pour la justice
- « Tout est lié »
Après avoir échangé sur notre manière de vivre ce jeûne, nous consacrerons la deuxième partie de nos rencontres à une démarche de lectio divina sur ces divers thèmes, avec les trois étapes de lecture (lectio), méditation (meditatio) et prière (oratio).
Lire ici toute la démarche spirituelle de la semaine de Jeûne
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