Tableau Sibiu

Sola fide: « Par la foi seule »

Pour développer le quatrième slogan de la foi protestante : « Sola fide », « par la foi seule », j’aimerais vous inviter à considérer quelques texte de Martin Luther, ce grand chantre du salut par la foi (voir les trois autres slogans ici

Citons d’abord ce grand texte de Paul qui affirme la justification par la foi : « Où est donc la raison de se montrer fier ? Elle a été exclue. Par quelle loi ? Par celle des œuvres ? Non, par la loi de la foi. En effet, nous estimons que l’homme est déclaré juste par la foi, indépendamment des œuvres de la loi.  » Romains 3.27-28

 

La foi, c’est s’abandonner à Lui
Quand Luther rencontre des difficultés, voilà comment il s’exprime : « Je vais dans ma chambre et jette les clefs aux pieds de mon Seigneur Dieu en lui disant : Seigneur, c’est ton affaire et non la mienne. C’est sans moi que tu l’as maintenue depuis le début du monde, c’est sans moi que tu peux la maintenir jusque dans l’éternité. Si, pour l’honneur de ton nom, pour l’amélioration de ton royaume, c’est ta volonté de faire ceci ou cela, que ta volonté soit faite ». (WA 53,660,5-11)

 

Croire, c’est marcher par la foi, non par la vue
Cela veut dire renoncer à l’assurance donnée par l’expérience, mais aussi croire contre elle. Dans son commentaire sur le Magnificat, il parle de « la demeure de Dieu dans la nuit (dénuée de lumière) de la foi, car le croyant croit ce qu’il ne voit pas ni ne sent ni ne comprend » (WA 7,551,19)

 

La foi est aussi une expérience du S. Esprit
L’expérience du croyant est de ressentir envers et contre tout, la bonté de Dieu et la présence du Christ : « ton cœur le sent et se rend compte qu’il est vraiment présent par l’expérience de la foi » (WA 19, 489,15)
« Le Saint Esprit inscrit dans nos cœurs des affirmations plus certaines et plus fortes que notre vie même et que toute expérience » (WA 18,605,32)

 

La foi, c’est embrasser et saisir le Christ
Luther parle de manière très vivante, la foi c’est embrasser le Christ. C’est accueillir son amour, les mains vides, qui ne peuvent que saisir ce que Dieu donne.
J’aime ce tableau dans la cathédrale luthérienne de Sibiu en Transylvanie qui dit cela de manière très vivante. On y voit des bras qui embrassent la Croix de Jésus.
La foi accueille la déclaration d’amour de Dieu : il nous dit tu es aimé, tu es beau et bon, tu es dans la vérité, si tu embrasses le Christ.
« Car en effet, les pécheurs sont beaux parce qu’ils sont aimés, ils ne sont pas aimés parce qu’ils sont beaux » (Controverse tenue à Heidelberg, 1518, 185, thèse XXVIII)
« Christ, saisi par la foi et habitant dans le cœur, est la justice chrétienne à cause de laquelle Dieu nous répute justes et nous donne la vie éternelle » (WA 40,I,228,28-30)
Une fois que le Christ est ainsi embrassé, il vient habiter en nous. Alors nous pouvons chercher et faire ce qui est beau, bon et vrai.Ce n’est plus nous qui vivons, mais lui en nous :
« Il est le nouvel hôte de la conscience qui vient y habiter lui seul. Là où il se tient, la loi, le péché, la colère, la mort n’ont plus de place, il n’y a que grâce, justice, bonheur, vie, il n’y a qu’une confiance filiale envers un Père apaisé, favorable et propice » (WA 40,I,262,26-29)

 

La foi est un don du Saint Esprit.
Il met l’âme en mouvement : « le mouvement du cœur ou la quête de Dieu…qui nous fait vouloir et aimer ce que l’entendement nous fait comprendre » (WA 56,238,30-239)

 

La foi naît par l’écoute de la Parole.
La foi vient de ce que l’on entend. L’Esprit agit dans la mesure où la Parole de Dieu est annoncée. « Dieu ne veut donner à personne l’Esprit et la foi, sans la Parole extérieure et le signe (les sacrements) » (WA 18,136,31)

 

La foi est une connaissance du Christ et de l’amour du Père et surtout une confiance du cœur.
Luther distingue une foi historique qui ne sauve pas, d’une foi salutaire par laquelle le croyant met toute sa confiance en Dieu.
« Si elle est une foi authentique, elle est une confiance assurée du cœur et un ferme assentiment, par quoi Christ est saisi » (WA 40,I,228,12-229)

 

La foi s’exprime par une vie nouvelle
La préface de l’épître aux Romains, 1522, dit : « La foi est une œuvre divine en nous, qui nous transforme et nous fait renaître à une vie nouvelle issue de Dieu. Elle tue le vieil Adam, elle fait de nous des hommes entièrement autres de cœur, de sentiments, de pensée et dans toutes nos pulsions, et elle entraîne avec elle le Saint Esprit. Ò quelle chose vivante, active, efficace, puissante que la foi !
Il est par conséquent impossible qu’elle n’opère pas sans cesse le bien. Elle ne demande pas non plus s’il faut faire de bonnes œuvres, mais avant qu’on le lui ait demandé, elle les a déjà faites et elle est toujours à l’œuvre. (Œuvres I, p. 1060)


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