2016 05 20 18.29.36

Christ, lumière dans ma vie

          Sous le chapiteau de « Chrétiens en fête ». Nice 21 mai 2016J’ai été invité au grand rassemblement oecuménique « Chrétiens en fête« , à Nice le 21 mai 2016. On m’a demandé de parler sur le thème de la journée : « Christ, lumière dans ma vie ».  J’y partage comment j’ai reçu cette lumière qui m’a conduit de l’athéisme à la foi. 

 I. De l’athéisme…

Avant tout merci de m’avoir invité à ce rassemblement. Je vous transmets les salutations du Conseil oecuménique des Eglises, à Genève. Son secrétaire général adjoint, Georges Lemopoulos, m’a demandé de vous remercier de cette belle intiative de rassembler les chrétiens pour fêter le Christ. C’est Lui qui nous appelle à être UN pour que le monde croie que Dieu a envoyé son Fils dans ce monde qu’il aime. Vocation que le COE a comme mission de répercuter auprès de toutes les Eglises.

Venir ici à Nice est pour moi un retour à une de mes sources, car mes parents ont habité plus de 30 ans pas loin de Nice, dans le pays de Fayence. J’y ai passé de nombreuses vacances.

Dans cette région, aussi, Jésus est devenu la lumière de ma vie. C’est dire que le thème que vous avez choisi pour ce rassemblement me touche à plus d’un titre. J’aimerais vous partager dans un premier temps comment sa lumière m’a touché.

A l’âge de 18 ans je me posais beaucoup de questions sur le sens de ma vie. Je me demandais quelles études commencer. J’étais en particulier féru de philosophie et de littérature. Mais je ne cherchais pas seulement la sagesse. Je voulais aussi connaître Dieu. Un jour j’ai annoncé, à la surprise de ma famille et de mes amis, que je m’étais inscris en faculté de théologie à Lausanne.

J’étais attiré par l’étude de la religion et pensais que j’allais trouver ma voie dans la théologie. Mais au cours de cette année d’études, plus j’avançais, plus les questions s’accumulaient et moins je recevais de réponses. J’avais commencé agnostique ; après dix mois je suis devenu athée.

Je me souviens qu’un jour je suis entré dans une église et j’ai écrit ma révolte sur le pupitre de la chaire : « Dieu n’existe pas » ! J’ai décidé alors d’arrêter ces études qui n’avaient plus de sens pour moi.

Cependant la question du sens continuait à m’habiter. Quelques temps plus tard, j’ai rencontré un chaleureux provençal qui m’a invité à participer à une rencontre à Aix-en-Provence, dans une faculté de théologie protestante qui venait d’ouvrir ses portes. J’ai accepté de m’y rendre, à vrai dire plus attiré par le soleil de Provence que par le soleil de Dieu.

II….à la lumière du Christ

Pourtant c’est là qu’il m’attendait. J’étais touché par l’atmosphère de fraternité de cette rencontre. Lors d’un exposé, une parole de l’Evangile a transpercé mon cœur. Le soir je me suis mis à genoux dans ma chambre et un seul mot est sorti de ma bouche : « pardon ». J’étais surpris : à qui avais-je dit ce petit mot ? A cette époque j’étais en conflit avec beaucoup de personnes et en avais blessé plusieurs. Au fond de moi, je savais pourquoi j’avais dit ces six lettres.

Le lendemain, alors que je rentrais chez moi en train, à la sortie d’un tunnel, j’ai fait une profonde expérience de l’amour de Dieu. Une force très douce m’a pénétré. Cette lumière du coeur m’a retourné comme une crêpe. J’ai ouvert alors ma bible et je suis tombé sur le passage de la première lettre de saint Jean : « Dieu est amour, celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu ».

Alors tout s’est éclairci à la lecture de ce passage. Oui, Dieu existe ; il est amour et sa lumière m’habite. En un instant, j’ai compris cela. Tout prenait sens. Cette expérience est restée l’axe spirituel de ma vie.

De retour à la maison je me suis rendu chez les personnes que j’avais blessées et je leur ai dit ce petit mot que j’avais prononcé dans ma chambre à Aix-en-Provence : « pardon ». A chaque fois, c’était une nouvelle expérience de lumière. J’avais compris que le Christ m’attendait chez les autres, en particulier dans les plus démunis et les plus blessés.

Ensuite j’ai cherché le contact avec d’autres chrétiens. Jusqu’à ce jour j’avais vécu en solitaire. Dorénavant j’avais besoin de rencontrer d’autres croyants. Je découvrais la lumière de Jésus ressuscité éclairant ceux qui se rassemblent en son nom. Le fruit de la communion en lui est la lumière.

J’ai découvert aussi la prière communautaire, en particulier la célébration de la sainte cène ou de l’eucharistie. A chaque fois que j’y participais des fleuves de lumière m’inondaient. Je ne pouvait plus m’en passer et désirais à communier le plus souvent possible. A chaque sainte cène j’aspirais à m’améliorer pour ressembler de plus en plus à Jésus.

Mais c’est surtout dans les moments difficiles, dans les temps d’obscurité que la lumière de Jésus vient à moi, souvent de manière totalement inattendue. Combien de désolations sont suivies de consolations surprenantes ? J’ai appris à intégrer la dimension de la souffrance dans ma vie. Non pas que la souffrance soit bonne en soi, mais parce que, dans ces moments, je perçois que Jésus l’habite avec moi. Lui qui l’a traversée et a vécu le plus grand abandon, comment ne pourrait-il pas venir à moi quand je l’invoque dans les nuits de ma vie ? C’est dans la nuit que l’on voit les étoiles.

III. Trois expériences de lumière

Dès le début de mon chemin spirituel avec Jésus, j’ai découvert la lumière de son Evangile. Je voudrais maintenant vous partager trois expériences avec la Parole de Dieu, avec une forte dimension œcuménique.

D’abord l’Ecole de la Parole en Suisse romande. Quand j’étais directeur de la Société biblique suisse, j’étais entré en contact avec l’archevêque de Milan, le cardinal Carlo-Maria Martini. Il rassemblait des milliers de jeunes en leur proposant la lectio divina. Des responsables de jeunesse des Eglises catholique, réformée et évangélique en Suisse romande se sont intéressés à cette expérience. Je les ai invité à visiter le cardinal Martini qui nous a encouragés à lancer une Ecole de la Parole œcuménique. Je me souviendrai toujours de la première célébration dans une cathédrale de Lausanne remplie de jeunes.

Aujourd’hui l’Ecole de la Parole propose chaque année un livret de lectio divina pour méditer et prier à travers la Parole de Dieu. Se mettre ensemble à l’écoute du Christ nous unit en profondeur. Sa lumière est d’autant plus forte lorsque nous sommes ensemble à la rechercher dans un esprit d’accueil réciproque.

La deuxième expérience de la Parole comme « lumière sur mon chemin » (Psaume 119,105) est celle de la « Parole de Vie », publiée par le mouvement des Focolari avec lequel je suis entré en contact il y a une vingtaine d’années. C’est prendre un verset biblique et le garder à l’esprit durant tout un mois. Le méditer et l’approfondir. Surtout chercher à le vivre dans les mille et unes circonstances de la vie quotidienne. D’en partager aussi les fruits avec d’autres, que cela soit dans un petit groupe, par l’écriture ou dans les relations interpersonnelles.

Dans les paroisses où j’ai exercé mon ministère, j’ai proposé cette Parole de Vie. Elle est discutée dans les groupes de partage, approfondie et jouée dans les groupes de catéchisme. Dans le culte, elle est chantée : j’ai demandé à un jeune musicien de la mettre en musique. Elle sert de thème pour mes messages. Bref la Parole de Vie travaille les cœurs et nous ouvre les uns aux autres. Elle renouvelle la paroisse. La vivre c’est donner un espace au Ressuscité qui communique sa lumière à travers son Evangile, comme il le faisait sur les chemins de Judée ou de Galilée.

J’aimerais conclure en vous parlant des célébrations de la Parole à la cathédrale de Lausanne, où le premier dimanche soir de chaque mois, nous pouvons prier ensemble.

La Communauté des Eglises chrétiennes dans le canton de Vaud, dont j’étais le secrétaire, y a invité ses vingt Eglises membres et bien d’autres. Elles appartiennent aux diverses familles protestante, catholique, orthodoxe, évangélique-pentecôtiste. Mais y participent également plusieurs Eglises issues des la migrations, des mouvements, des communautés et des œuvres ecclésiales. Dès 2004, plus de 100 célébrations nous ont rassemblés dans ce lieu.

Durant ces célébrations, nous avons découvert notre diversité et nous nous en réjouissons. Ces célébrations sont un bel apprentissage oecuménique ; elles nous encouragent à ne pas avoir peur de ce qui est différent, à ne pas nous replier sur nous-mêmes, ni à juger. Mais elles nous stimulent à rendre grâce pour tous les dons accordés aux autres, dons qui ne cessent de nous enrichir.

Cette initiative est précieuse pour aider les chrétiens à cheminer ensemble vers l’unité. Nous retrouver ensemble en présence de Dieu dans l’écoute de sa Parole, le silence et la louange, c’est déjà anticiper une pleine communion. A travers la prière l’Esprit saint déjà nous unit.

Voilà pourquoi le Christ est lumière dans ma vie.


Publié

dans

par

Étiquettes :