brebis retrouve

Dis-moi quel est ton Dieu et je te dirai quelle est ton Eglise !

Ces deux petites paraboles de la miséricorde, avec leur introduction, nous disent qui est Dieu et quelle est la vocation de l’Eglise. Dis-moi quel est ton Dieu et je te dirai quelle est ton Eglise !

I. Dis-moi quel est ton Dieu !

1. Dieu est celui qui parle
Jésus annonce la Parole de Dieu et beaucoup viennent l’écouter. « Tous les collecteurs d’impôts et pécheurs s’approchaient de lui pour l’entendre ».
Dieu parle sans cesse ! Avons-nous réalisé cela ?
Il nous parle de tant de manières : dans notre conscience, quand nous sommes rassemblés en son nom, dans le chant et la prière. Il nous parle aussi à travers nos échecs et nos épreuves. Et surtout à travers sa Parole qui nous parvient dans les Ecritures. Chérissons-les et faisons-en la nourriture de nos âmes !

2. Dieu est celui qui accueille
Les pharisiens et les scribes murmurent parce que Jésus accueille les petits et les paumés :
« Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux »
En disant cela, ils ont peut-être affirmé, sans s’en rendre compte, la plus profonde des vérités de l’Evangile. Dieu nous accueille et vient se mettre à notre table ! Il est venu chercher et sauver ce qui était perdu, il est venu non pour nous juger et nous rejeter mais pour nous introduire dans sa joie et sa communion !

3. Dieu est celui qui recherche
Les deux merveilleuses petites paraboles de la miséricorde illustrent cet attribut de Dieu. Dieu est celui qui nous recherche. Il est une source intarissable de miséricorde et de joie. Mais il ne veut pas garder cette joie pour lui-même, il veut la partager avec nous.
Pour lui nous sommes tous importants. Une brebis à laquelle le berger est attaché (il dit à son sujet « ma » brebis), comme une petite pièce d’argent, quelques centimes, apparemment sans grande valeur. Tout a de la valeur pour lui.
Il cherche ceux qui sont très éloignés, comme cette brebis qui a inspiré Daudet dans le conte de la chèvre de Monsieur Seguin.
Il cherche aussi ceux qui sont tout proches, dans la maison, comme cette pièce de monnaie. On peut être dans l’Eglise, mais si le cœur n’y est plus, on est aussi loin de lui que ceux qui se perdent dans les dédales de la confusion.
Ces deux paraboles d’un Dieu qui recherche le lointain et le proche annoncent une troisième parabole qui met en scène un fils qui s’est éloigné d’un père et d’un autre qui est resté dans sa maison. Dieu les aime et les recherche tous les deux.
Dieu est une source intarissable qui a soif. Il a soif de communion avec nous. C’est pourquoi, pour que nous recherchions cette communion avec lui, il creuse en nous une soif.
Il permet même parfois que nous nous éloignions de lui pour lui permettre de se mettre à notre recherche, pour mettre en nous le désir d’entendre sa voix et de le rechercher de tout notre cœur.

4. Dieu est celui qui rassemble
Après avoir trouvé sa brebis et sa petite pièce, le berger et la femme rassemblent leurs amis et leurs voisins pour partager leur joie avec eux.
La joie de Dieu, c’est de nous voir ensemble, unis à Lui et réconciliés les uns avec les autres.
Dieu rêve d’unité.
C’est le sens profond de ces paraboles de la miséricorde. La miséricorde de Dieu cherche l’unité.
C’est dans ce but qu’il est venu en Jésus dans notre monde.
Dieu nous parle, nous accueille et nous recherche passionnément afin que de nous rassembler en Jésus

II. Dis-moi quelle est ton Eglise !

Parler, accueillir, rechercher et rassembler : ces verbes décrivent l’action de Dieu en Jésus-Christ.
Ils expriment aussi la vocation de l’Eglise.
La vocation de l’Eglise est d’écouter Dieu nous parler dans sa Parole, d’accueillir sans juger, de rechercher ceux qui se perdent et de rassembler dans l’unité

1. L’Eglise est celle écoute et annonce la Parole
Avant d’annoncer la Parole, nous avons à l’écouter et à la vivre.
Nous nous identifions à ces collecteurs d’impôts et ces pécheurs de l’Evangile qui se rassemblent autour de Jésus pour l’écouter.
Tout commence par l’écoute dans l’Eglise.
Une vraie écoute signifie une transformation des mentalités, ou, pour reprendre le mot utilisé dans ces deux paraboles, une conversion.
« Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit ».
Se convertir, c’est se détourner de soi comme centre de sa vie pour se tourner vers Dieu. C’est une révolution copernicienne : le Christ devient le soleil autour duquel toute ma vie va tourner.
Nous ne pouvons pas annoncer la Parole de Dieu de manière crédible si nous ne faisons pas d’abord ce travail de transformation intérieure.
Et une vie transformée est déjà une annonce de la Parole de Dieu.
Cherchons, chaque jour, à nous transformer ! Soyons tendus vers le Christ qui est celui auquel nous voulons ressembler de plus en plus !
C’est le sens même de notre baptême qui nous unit au Christ.

2. L’Eglise est celle qui accueille
« Il accueille les pécheurs et il mange avec eux ». C’est ce qui scandalisait les pharisiens quand ils voyaient Jésus.
Accueillir sans juger, voici la deuxième vocation de l’Eglise dans ce grand texte. Mais souvent nous faisons exactement le contraire : comme les pharisiens nous jugeons sans accueillir.
Le premier lieu où nous avons à accueillir est notre cœur. Si nous n’accueillons pas dans notre cœur, nous ne pourrons pas accueillir à notre table.
Accueillir l’autre dans son cœur signifie un changement de regard sur lui.
C’est voir d’abord en lui une personne que Dieu aime.
C’est discerner sur son visage l’image que Dieu a créée.
C’est reconnaître en lui un frère ou une sœur pour qui le Christ a donné sa vie.
C’est demander pour lui l’Esprit saint qui illumine, bénit et guérit.
C’est découvrir en lui des dons que l’Esprit saint a déposés pour nous enrichir.

3. L’Eglise est celle qui recherche
L’Eglise n’est pas seulement celle qui accueille sans juger, mais aussi celle qui sort pour rechercher la communion avec tous.
Elle s’active, désarmée et humble, comme la femme à la recherche de sa piécette perdue, pour les « chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle les retrouve ».
Jamais elle n’acceptera d’être confinée dans ses quatre murs.
Qu’est-ce qui la fait sortir, parfois au péril de sa vie et jusqu’aux confins de notre monde ?
Les cris de ceux qui s’égarent, se blessent, désespèrent, se divisent, se combattent !
Tant de brebis se perdent et crient leur désespoir.
Comment les rechercher et leur donner le réconfort et la sécurité d’une bergerie ?
Rechercher le frère et la sœur, qu’est-ce que cela veut dire ?
Peut-être faire le premier pas vers l’autre. Et faire ce pas signifie le regarder, lui sourire, s’intéresser à lui, lui poser une question, mettre en valeur ce qu’il vit, le défendre, l’accompagner dans la durée.

4. L’Eglise est celle qui rassemble
La quatrième vocation de l’Eglise est de rassembler l’humanité tout entière.
L’unité est le fruit de l’écoute de la Parole de Dieu, de l’accueil et de la recherche de tous.
En écoutant, vivant et annonçant la Parole de Dieu, l’Eglise rassemble.
En célébrant la Parole dans la louange et les sacrements, l’Eglise rassemble.
En accueillant la diversité humaine sans juger ni exclure, l’Eglise rassemble.
En recherchant avec passion tous ceux qui vivent aux confins de l’humanité, l’Eglise rassemble.
Et le fruit de l’unité est une grande joie.
Que la joie de Dieu nous habite quand, à la suite du berger et de la femme de la parabole nous écoutons, accueillons, recherchons les prochains et les lointains que Dieu met sur nos chemins !

 

UNE PRIERE
Pour nous rassembler en toi,
tu as payé le prix fort.
tu nous as rejoints,
nous tous, brebis blessées
par les ronces du mal.

Toi-même, tu as été blessé et rejeté.
Tu nous as tant aimés, Berger de nos coeurs !

Comment pourrions-nous
te dire notre reconnaissance,
sinon en t’écoutant,
en nous accueillant les uns les autres,
en recherchant la rencontre
comme tu nous recherches ?

C’est ainsi que tu continues
à nous rassembler autour de toi.

Dans ce moment de silence,
nous voulons nous laisser rejoindre par toi.
Nous aussi nous sommes égarés
Viens et parle-nous
dans le vide de nos cœurs !


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