positif negatif

Soulignez le positif !

Il y a des mots négatifs et des mots positifs. S’il y a une chose qui est le propre de l’homme, c’est d’être fasciné par le négatif. De voir ce qui va de travers plutôt que de remercier pour tout ce qui va bien. Cela nous colle à la peau. Comment donc souligner le positif?

I. Des mots négatifs

Oppression, terreur, misère, catastrophe, dictature, mépris des symboles religieux, violence, meurtre, cris, souffrances, inclination au mal…

Ces mots négatifs et difficilement supportables quand ils sont alignés, nous les lisons pourtant tous les jours sur nos journaux ou nos écrans, nous les entendons à la radio, nous en voyons les effets à la télévision.

negatifCes mots sont aussi utilisés ou suggérés par les textes lus ce matin dans la Bible. Elle avait déjà tout compris de la condition humaine !

Léon Bloy écrivait : « Quand je veux connaître les dernières nouvelles, je lis Saint Paul » !

Misère du peuple d’Israël, esclave, opprimé. Cris et souffrances sous les coups des surveillants. (Exode 3,1-15)

Inclination au mal de ce même peuple. Délivré, mais refusant la liberté dans le désert. (1 Corinthiens 10,1-12)

Violence d’un Pilate qui massacre des galiléens. Il mêle le sang des victimes au sang des sacrifices que ceux-ci ont offert. Il méprise ainsi leur religion sans vergogne.

Catastrophe de la tour de Siloé qui s’effondre sur une vingtaine de personnes et les ensevelit. Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? (Luc 13,1-9)

Que reste-t-il à faire, à espérer, à croire ?

 II. Des mots positifs

positifMais ces mots ne sont que la face sombre de l’histoire. Il y a une autre face. Lumineuse. Avec d’autres mots positifs :  

Compassion, pardon, guérison, amour, tendresse, protection, baptême, grâce, avenir…

Tous ces mots sont aussi présents dans nos vies. Ou bien nous y aspirons.

Mais c’est rarement sur nos journaux ou nos écrans que nous les lisons. A la radio que nous les entendons. A la télévision que nous les voyons.

Il faut ouvrir l’Ecriture pour les découvrir. Il faut vivre l’Evangile pour en goûter la saveur.

Dieu se manifeste à Moïse et lui dit : « J’ai vu la misère de mon peuple, je connais ses souffrances, je vais le délivrer ». Il lui révèle son nom : « Je suis qui je suis ». Toute la suite de l’histoire nous montrera que ce « Je suis » ne peut que donner son amour.

Paul rappelle combien ce même peuple a été protégé, nourri, désaltéré dans le désert.

Le psaume 103 (102) nous dit la tendresse et la miséricorde de Dieu : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ».

Avec la parabole du figuier Jésus nous dit l’essentiel. Le propriétaire de la vigne voulait déraciner, que l’ouvrier voulait le sauver en demandant une année encore.  Il annonce une année de grâce où Dieu va manifester sa miséricorde.

Quelle est cette année de grâce ? Pour Dieu un jour est comme mille ans, donc une année est comme 365’000 ans. C’est dire que cette année est le temps dans lequel nous vivons. Une année de miséricorde qui va durer jusqu’à la deuxième venue de Jésus.

 III. Souligner le positif

Entre ces deux groupes de mots, les uns négatifs, les autres positifs Jésus utilise un seul mot.

Ce seul mot est seul capable de nous faire passer du négatif vers le positif.

Ce mot il nous le donne, mais c’est à nous de l’accueillir, de le vivre, de le pratiquer. Si nous le négligeons, rien ne se passera dans nos vies.

Ce mot est celui de conversion !

positif et negatifFaisons un petit jeu !

Si je vous montre le signe + (plus) puis le signe – (moins), si je mets ensuite le signe – sous le signe +, qu’est ce que cela signifie ? Souligner le positif !

La conversion, c’est souligner le positif ! C’est se détourner du négatif pour se tourner vers le positif !

Un seul mot suffit pour changer notre vie de manière radicale. Mais il faut l’accepter, l’intégrer dans nos vies, le vivre, y persévérer.

 Dans le récit de l’Evangile de ce jour, Jésus le dit de manière solennelle : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ».

La conversion commence un jour. Cela peut être de manière subite, comme un chemin de Damas. Cela peut être de manière progressive. Pour certains il est difficile de la dater.

Nos chemins sont tous uniques et précieux. Mais je suis persuadé d’une chose, c’est que le moment pour souligner le positif, c’est maintenant.

S’il y a une chose qui est le propre de l’homme, c’est d’être fasciné par le négatif. C’est de voir ce qui va de travers plutôt que de remercier pour tout ce qui va bien. C’est de critiquer plutôt que d’encourager. Cela nous colle à la peau.

Se convertir, c’est donc souligner le positif. Et c’est une affaire quotidienne !

Souligner le positif, c’est se tourner vers Dieu, qui est source de tout bien, de toute grâce !

Souligner le positif, c’est vivre notre baptême, être à l’écoute de sa Parole, être attentif aux autres.

Souligner le positif, c’est choisir de quitter le négatif dans lequel nous nous établissons trop souvent : la colère, le ressentiment, les habitudes mauvaises, pour accueillir le pardon, chercher la réconciliation. 

Souligner le positif, c’est surtout faire sans cesse mémoire que Jésus crucifié a assumé tout le négatif en prenant sur lui toute la violence dont ce monde est capable, toute l’injustice qui détruit les relations.

C’est célébrer sa résurrection et invoquer la flamme de l’Esprit afin qu’il vienne nous libérer du négatif.

C’est cela que nous allons vivre dans l’eucharistie.  

Que l’Esprit saint nous donne, chaque jour et chaque heure, de profiter de cette année de grâce en soulignant le positif !


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