Cene Anafora

Maranatha: l’espérance de Jésus dans son dernier repas (Luc 22,14-20)

La sainte Cène, Eglise du Monastère Anafora, Egypte

Quelle était l’espérance de Jésus au moment où il a pris le dernier repas avec ses disciples ? Il parle d’un accomplissement de la Pâque dans le Royaume de Dieu. Et qu’il ne boira plus du fruit de la vigne jusqu’à ce que vienne le Royaume de Dieu.

 « L’heure venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. Il leur dit : J’ai vivement désiré manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir, car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Il prit une coupe, rendit grâce et dit : Prenez ceci et partagez-le entre vous ; car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du produit de la vigne jusqu’à ce que vienne le règne de Dieu ». (Luc 22,14-17)

Alors qu’il demande à ses disciples de faire le geste du partage du pain et du vin « en mémoire de moi », Jésus est tout entier tourné vers l’avenir, vers la venue du Royaume de Dieu.

Et plus loin, dans l’évangile de Luc, il dit encore, pour appuyer ce regard vers le Royaume :

« Vous, vous êtes ceux qui ont persévéré avec moi dans mes épreuves ; c’est pourquoi je dispose du Royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur, afin que vous mangiez et buviez à ma table, dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël. » (Luc 22,28-30)

Ce regard de Jésus vers le Royaume au moment de la dernière cène a conduit l’Eglise à cette invocation à chaque fois que la sainte cène est célébrée :

« Viens Seigneur Jésus, viens bientôt ! Maranatha ! »

Notre espérance proclamée dans l’eucharistie est le retour du Christ.

Notre espérance au moment de participer à la cène est donc de manger avec Jésus et de boire à sa table quand nous serons dans son Royaume.

Et le fruit de la vigne sera « nouveau ». (Marc 14,25, Mt 26,29).

Saveur incomparable du vin nouveau sur une terre nouvelle !

Qui peut se l’imaginer ? Pas même le meilleur œnologue !

Notre autre espérance proclamée dans l’eucharistie est une terre et des cieux nouveaux.

Paul fait aussi le lien entre la célébration du repas du Seigneur et l’espérance de son retour :

« Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, c’est la mort du Seigneur que vous annoncez, jusqu’à ce qu’il vienne. »  (I Cor 11,26)

L’eucharistie est donc une célébration d’espérance. Et cette espérance c’est que Jésus revienne bientôt.

Cette espérance est celle du Royaume de Dieu sur une terre nouvelle, sous des cieux nouveaux.

Or ce Royaume est à la fois à venir mais aussi déjà présent parmi nous : « Là où deux ou trois sont réunis en mon nom je suis au milieu d’eux »

Si bien que la Sainte cène est une anticipation du banquet du Royaume de Dieu. Notre espérance, le Christ est déjà parmi nous !

C’est pourquoi les orthodoxes se disent l’un à l’autre, au moment du baiser de paix avant de communier : « le Christ est parmi nous, il l’est et il le sera ».

Je vous inviterai donc, en ce soir de jeudi saint, à vous tourner les uns vers les autres et à dire à votre voisin : « Le Christ est parmi nous, espérance de la gloire ».

Prière

Un jour tu reviendras et nous te verrons dans ta gloire

Comme les trois apôtres sur le Tabor,

Comme tes disciples sur le lac,

Comme Paul dans sa vision,

Comme Jean à Patmos.

 

Alors tu nous transformeras

Et nous serons semblables à toi,

Habités en plénitude par l’Esprit,

Entièrement tournés vers le Père,

Totalement donnés à nos frères.

Vivifie cette espérance de ton retour,

Dans nos cœurs et dans l’Église.

Qu’elle nous anime sans cesse

Et déjà maintenant nous transforme !

 

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