roue char

Vivre à partir du centre pour élargir sa prière : Marc 14,32-42

Durant ces célébrations, nous voulons faire le lien entre l’Evangile et Nicoas de Flüe. Avec le temps celui-ci est devenu un bloc de prière. C’est elle qui l’a soutenu durant ses vingt années de silence et de jeûne. La prière est ce qui permet de nous centrer et de vivre tout avec le cœur, de travailler sur nos personne, être présent à Dieu, ici et maintenant.

 

La danse et le combat : la prière de frère Nicolas

Pour Nicolas, la prière est tantôt une danse, tantôt un combat. Le Ranft est à la fois une oasis et un champ de bataille. Voici ce qu’il écrit :

« Car Dieu sait faire que l’oraison soit si douce à l’homme qu’il y aille comme à la danse. Et il sait aussi faire qu’elle soit pour lui comme un combat » (D, 404-406).

Les anciennes gravures représentent Nicolas avec un chapelet de gros grains à la main, en exemple silencieux de maître spirituel impressionnant.

La prière nous conduit vers le moyeu de la roue. Voici la prière de frère Nicolas :

Mon Seigneur et mon Dieu,

Prends en moi tout ce qui m’éloigne de toi

Mon Seigneur et mon Dieu,

Donne-moi tout ce qui me pousse vers toi

Mon Seigneur et mon Dieu,

Prends-moi à moi-même et donne-moi tout entier à toi.

 

Chant : Jésus, le Christ, lumière intérieure…

 

Une démarche contemplative

Je propose une démarche contemplative pour entrer dans le récit de Jésus à Guetsémane. Qu’est-ce la contemplation ? Une manière d’être en relation, où le fossé entre le sujet et l’objet est franchi. Par exemple, je vous montre une roue.

Regardez-la, pendant un moment…

Si je la considère comme un objet, elle ne me dira rien. Mais si je vois en elle un sujet, je lui laisse un espace. Je dois la laisser parler. Que me dit-elle ? 

Espace de dialogue…

Il en va un peu ainsi avec un texte biblique. Si je le considère comme un objet à étudier, je rechercherai son sens.

Dans l’approche contemplative, je veux rencontrer non pas un objet, mais celui qui est le sujet de ma vie et de ma foi. Je ne veux pas parler de Jésus à la troisième personne, mais désire le rencontrer et lui parler en TU et lui donner l’occasion de me parler personnellement.

Le but de la contemplation évangélique est donc de susciter un dialogue avec Jésus.  Elle nous permet de faire l’expérience du vrai sens de la prière qui est une conversation avec Jésus.

En outre la contemplation évangélique met en route notre imagination, qui, comme les autres facultés (l’intellect et la volonté) est donnée par Dieu. Nous sommes un peu sous-développés dans ce domaine. Dans le protestantisme où nous nous méfions de l’imagination.

Il y a trois sortes d’imagination :

visuelle (par exemple combien de personnes sont dans le texte, que font-elles

– auditive (que disent les personnes)

– intuitive (je deviens un protagoniste du récit de l’Evangile, je me place aux côtés de Jésus).

 

Prière d’ouverture à l’Esprit Saint

Viens, Esprit de la Parole,

ouvre nos cœurs aux confidences de Dieu.

Toi qui habites nos peines et nos joies,

toi qui cries en nous ou qui murmures,

toi qui entends dans le silencece que nous ne savons dire,

apprends-nous à prononcer le nom de « Père »

avec une confiance renouvelée. Amen.

 

Démarche

– Lecture lente du texte (2x). Les auditeurs ferment les yeux : Jésus à Gethsémané, Marc 14,32-4

– 15 minutes de silence

– Inviter à dire une parole à Jésus

– Inspirer profondément

– Ouvrir les yeux sur son voisin

– Ecrire un seul mot qui résume mon expérience durant ce moment

– Partager ce que l’on a vécu avec sa voisine.

– Qu’a représenté pour moi ce moment ?

 

Lutter dans la prière : la vocation de disciple à la suite du Maître.

L’évangile de Marc présente un Jésus dans son humanité : il a dû lutter pour faire la volonté de Dieu. Trois fois il a été tenté par le diable, trois fois il a annoncé sa mort, trois fois il s’est mis à genoux, trois fois il a prié avec ardeur, trois fois il a appelé à la prière et à la vigilance.

Il montre ainsi le chemin pour tous ses disciples. Eux aussi devront lutter dans la prière pour correspondre à la volonté de Dieu. Mais Jésus leur a ouvert définitivement le chemin. Sa fidélité suscite leur gratitude.

Suivre Jésus sur son chemin signifie livrer un combat de vigilance et de prière où nous supplions le Seigneur de nous garder dans l’épreuve et de nous délivrer des ruses du Tentateur.

Sans prière, nous nous éloignons de la foi. Par la prière, nous persévérons dans la confiance. « Ne me laisse pas, ne m’abandonne pas, Dieu mon salut. […] Espère le Seigneur, sois fort et prend courage » (Ps 27(26),9b.14).

La prière nous donne de rester centrés sur la volonté de Dieu dans les moments de …danse … comme de combat. Sans elle nous glissons sur la pente savonneuse de la facilité et prenons le large chemin de la perdition.

 

Prière d’envoi

Frère Nicolas ne savait ni lire ni écrire.

Humble, il n’a laissé d’autre enseignement

que le témoignage de sa vie de droiture et de prière.

Vrai maître spirituel,

prophète en son pays, sans l’avoir cherché,

il éclairait par son exemple silencieux,

sans jamais se mettre en avant.

 

Seigneur, fais que la prière me soit si douce

que je vienne à toi comme à la danse, comme à la fête.

Et fais aussi qu’elle me soit si nécessaire

que j’aille à toi comme au travail,

en prenant dans mon cœur tous ceux qui souffrent,

en partageant leurs luttes quotidiennes.

Par ton Esprit, insuffle en moi la confiance

qui fut celle de Jésus à l’heure de la croix.

Et fais jaillir en moisa joie du matin de Pâques.

Amen.

 

Lire ici les autres méditations « Vivre à partir du Centre »


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