fresque s.jean

Retrouver l’esprit de catholicité. Un défi pour toutes les Eglises

La fresque de l’Eglise Saint Jean de Cour, à Lausanne, expression d’une compréhension de la catholicitéJe publie ici le fruit de deux conférences données dans le cadre de la Maison de l’Arzillier à Lausanne et au Centre Saint Ursule de Fribourg, en janvier et mars 2014.

Retrouver le sens de catholicité: Un défi pour l’Église catholique-romaine, par François-Xavier Amherdt, professeur

Retrouver le sens de catholicité: Un défi pour l’Église réformée, par Martin Hoegger, pasteur

À première vue, il pourrait sembler paradoxal que l’Église catholique ait à « retrouver » le sens de la catholicité. Et pourtant ! Cela implique d’abord qu’elle reconnaisse que sa propre catholicité demeure en quelque sorte « imparfaite » et qu’elle a besoin des Églises sœurs. Comme le dit la « Congrégation vaticane pour la doctrine de la foi » (2007), la recherche de l’unité demeure un impératif absolu afin de « guérir cette blessure qui empêche toujours l’Église catholique de réaliser pleinement son universalité dans l’histoire et la catholicité qui lui est propre ».

Ensuite, cela exige qu’elle sache recueillir ce que l’Esprit a semé dans les autres Églises comme dons aussi pour elle-même et qu’elle pratique résolument cet « échange des dons » que prône l’ouvrage Vers une catholicité œcuménique ?, et que recommande le pape François dans son Exhortation La joie de l’Évangile (2013, n. 246). Puis, cela demande qu’elle développe et vive une conception de la catholicité comme communion symphonique et non comme absorption, en sachant distinguer entre les différences légitimes à accueillir et les divergences séparatrices à travailler.

Enfin, cela requiert qu’en son sein, elle parvienne à valoriser davantage encore la catholicité des Églises locales (diocèses, synodes par continents), selon le beau principe de la subsidiarité. Ce qui ne doit pas l’empêcher de continuer à proposer à toutes les communautés ecclésiales le ministère de la communion catholique par le biais du successeur de Pierre, tout en se laissant inspirer par les autres pour améliorer son mode d’exercice (ainsi que le souhaite Jean-Paul II dans son Encyclique Que tous soient un). Texte à lire ici

Retrouver le sens de catholicité: Un défi pour l’Église Réformée

par Martin Hoegger, pasteur

« Catholique, catholicité », ces mots sont en général évités dans le protestantisme pluriel. On leur préfère le terme « universel », moins riche de sens. Le but de cette étude est de retrouver la richesse de cette notion. L’important n’est pas le terme en lui-même, mais la réalité qu’il recouvre. Retrouver l’esprit de catholicité est un défi pour toutes les Eglises, également pour celles qui continuent à utiliser ce terme. Encore faut-il préciser ce que l’on comprend lorsque nous disons : « Je crois la sainte Eglise catholique ». Même si le terme catholique reste marginal dans le Nouveau Testament, l’idée qu’il recouvre est bien présente. Aux premiers temps du christianisme, il désigne l’Eglise locale où le Christ habite en plénitude. La Réforme du 16e siècle, avec son insistance sur la catholicité de l’Eglise locale, n’est pas très éloignée de cette compréhension. Notre troisième partie aborde la notion de « catholicité évangélique » du mouvement liturgique réformé au 20e siècle, qui est une des sources de la spiritualité de la communauté de Taizé. La dernière partie explore ce thème, tel qu’il est traité dans quelques dialogues des Eglises protestantes. Je conclus par une invitation à donner un espace au Christ « seul catholique », qui nous relie les uns aux autres et à le mettre au coeur de tout (« solus Christus »). Ce christocentrisme me semble être une contribution spécifiquement réformée à la réflexion sur le thème de la catholicité. Texte à lire ici.

DONNER DES SIGNES DE CATHOLICITE PAR L’ECHANGE DES DONS.

Par Martin Hoegger

Dans le prolongement du colloque « Vers une catholicité œcuménique » qui appelait à « l’échange des dons », et dans l’esprit de la Charte oecuménique européenne, voici quelques signes de catholicité, que les Eglises peuvent se donner, afin de rendre concret l’appel à l’unité chrétienne. Lire ici la suite du texte.

A propos de la fresque. La fresque du chœur de l’Eglise de Saint Jean, Lausanne, voulue par Jules Amiguet, acteur du renouveau liturgique et peinte par Louis Rivier, illustre la catholicité de l’Eglise, qui se manifeste lors de la célébration eucharistique. De part et d’autre de la table de communion les saints de l’Ancienne Alliance, les apôtres, les Pères, les martyrs sont unis dans un commun regard vers le Christ crucifié. Les réformateurs eux-mêmes, ainsi que d’autres protestants de l’Histoire et des contemporains d’Amiguet, se trouvent aussi sur la fresque.


[1] Vers une catholicité œcuménique ? Academic Press, Fribourg, 2013

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